Des livres qui touchent en plein coeur. Premier épisode de la rentrée littéraire à la sauce ernestienne !
Troisième rentrée littéraire pour Ernest. Les autres années nos sélections se sont avérées particulièrement judicieuses puisqu'elles ont permis à nos abonnés d'être les premiers au courant des livres qui allaient compter. En vrac : Gaëlle Nohant, Adeline Dieudonné, Nathan Hill, Nicolas Mathieu, Olivier Guez, Olivia Elkaïm, Romain Slocombe ou encore Alice Zéniter furent mis à l'honneur dans ces colonnes, d'abord.
Cette année, Ernest propose une sélection de rentrée littéraire en trois épisodes. Dans ce premier épisode, les livres qui nous ont touché en plein cœur. Des livres dont nous pensons qu'il faut absolument vous parler. Des livres qui ne seront pas tous dans les gazettes. Des livres qui vous raviront. Qui vous feront sortir des sentiers battus balisés. Dans le deuxième épisode, en ligne en fin de semaine, nous vous parlerons des mastodontes réussis et incontournables de cette rentrée. Teasing : il y sera question des Incas, et de l'Argentine entre autres... Puis dans le troisième épisode qui sera en ligne vendredi 30 août et actualisé tout au long du mois de septembre, nous vous présenteront les ovnis surprenants de cette rentrée. Ovnis que nous vous conseillons allègrement pour pimenter encore plus vos lectures de rentrée. Bonne rentrée, et bonnes lectures donc.
Le roman total et immense : "Le cœur de l'Angleterre", Jonathan Coe, éditions Gallimard
Jonathan Coe est l'un des des plus grands écrivains contemporains. Jonathan Coe signe avec "le cœur de l'Angleterre" certainement l'un des meilleurs livres de cette rentrée littéraire riche. Pour le dire simplement : ce livre est une réussite totale. C'est d'ailleurs un roman total. Un roman dans lequel s'enchevêtrent l'histoire contemporaine récente (Brexit, réseaux sociaux omniprésents, montée des populismes....) avec les questions de vie des personnages qui arrivent à la cinquantaine et qui s'interrogent sur ce qu'ils ont ou non accompli. Le tout agrémenté de la satire joyeuse et mélancolique de l'auteur. Jonathan Coe a toujours osé. C'est ce qui fait son talent d'écrivain. Il a osé dans "Testament à l'anglaise" dépeindre au vitriol l'aristocratie britannique, il a osé avec "La pluie avant qu'elle tombe" manier une littérature de l'émotion avec la recherche des identités, il a osé avec "Bienvenue au club" et "le cercle fermé" s'attaquer aux questions contemporaines (les années 70 et le blairisme) avec recul, intelligence et acuité.
Un chef d’œuvre complet
Ce sont d'ailleurs les personnages de ces deux livres (qu'il n'est absolument pas nécessaire d'avoir lus pour apprécier le récit) que l'on retrouve dans "le cœur de l'Angleterre". Ils ont vieilli, font le bilan de leurs vies et voient en même temps leur pays décider de voter pour le Brexit. Comment l'histoire avec un grand H influe-t-elle sur nos petites histoires individuelles ? Comment nos actions d'individus sont-elles des pierres sur la route de l'histoire collective ? Comment accomplit-on vraiment sa vie ? Toutes ces questions sont contenues dans ce livre sublime, doux, drôle, et parfait de ce génie qu'est Jonathan Coe dans la peinture de l'humanité. Ce "cœur de l'Angleterre" est un très grand livre. De ceux qui restent longtemps. Il touche au cœur, il interroge, il interpelle, il tend un miroir sur nos échecs, nos réussites, sur nos peurs individuelles et collectives. Jonathan Coe est un écrivain extraordinaire et ce livre vient une nouvelle fois le prouver. Dedans, il y a tout. Absolument tout.
"Le coeur de l'Angleterre", Jonathan Coe, Gallimard.
Un premier roman poétique : "A crier dans les ruines", Alexandra Koszelyk, éditions Aux Forges de Vulcain
Attention découverte ! Dans ce livre d'Alexandra Koszelyk, il y a Lena, Ivan, et la catastrophe de Tchernobyl. Lena est la fille d'un expatrié français. Elle vit à côté de la centrale dans laquelle son père travaille. C'est là-bas qu'elle se forge les songes d'enfance qui constituent les adultes que nous devenons ensuite. Lena et Ivan vivent ensemble leurs premiers émois. Ceux de l'adolescence. Ceux que l'on chérit à tout jamais. Et puis, un jour la catastrophe. Le père de Léna comprend immédiatement l'ampleur de ce qui vient d'advenir. Il s'arrange pour obtenir des visas pour quitter le pays. Le départ est précipité. Lena et Ivan sont séparés. Elle arrive en France. Tente de s'acclimater. Espère repartir. Écrit à Ivan. Il en fait de même. En vain. Les lettres n'arrivent pas.
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