Les librairies ont souffert de ce confinement. Tanguy Leclerc est allé rencontrer l'équipe de la Librairie des Batignolles à Paris. Placés face à l’obligation de fermer boutique pour cause de confinement, Benoît Authier et son équipe se sont adaptés à la situation sans jamais couper le lien avec leur clientèle. À l’heure de la reprise, passé le soulagement, vient le temps de la reconquête pour sauver une année sérieusement fragilisée et se projeter vers l’après, aussi imprévisible soit-il. Reportage entre joie de la réouverture et inquiétude face à l'avenir incertain.
Samedi 14 mars, minuit. Sur instruction du gouvernement, les rideaux métalliques tombent sur toutes les librairies de France. On découvre ainsi avec amertume que les livres ne sont pas considérés comme des produits de première nécessité alors même que chacun s’apprête à s’enfermer chez lui pour une période indéterminée…
Au 48 rue des Moines, Paris XVIIe, par un improbable clin d’œil du destin, la vitrine de la Librairie des Batignolles fait écho au climat anxiogène qu’impose le confinement à la population du quartier. Au milieu des ouvrages qui y sont présentés, un livre se détache : Homo disparitus, d’Alain Weisman, illustré par une rue abandonnée de Manhattan dans laquelle la nature aurait repris ses droits. Un ouvrage qui tente de répondre à une question on ne peut plus d’actualité : que se passerait-il si l’homme disparaissait de la surface de la Terre ?
Benoît Authier, le propriétaire des lieux, n’a pourtant rien d’un devin. « Les circonstances ont fait que nous avons aménagé la vitrine autour du thème de Tchernobyl juste avant la crise car nous devions recevoir Alexandra Koszelyk pour la sortie de son premier roman "A crier dans les ruines", qui retrace l’odyssée d’une jeune femme déterminée à retrouver son pays et son amour, détruits par l’accident nucléaire », confie-t-il. (Ernest vous parlait de cette très belle découverte ici)
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