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A.Renand : “La littérature redonne au monde sa complexité”

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Et si vous plongiez dans une fiction complètement envoutante ? De celles qui sont addictives. Celle d'Antoine Renand, pour son premier roman, est de cette trempe. Un livre puissant qui ne laisse pas indifférent. Rencontre avec l'auteur.

Photos de Patrice Normand

Ernest Mag Empathie RenandAttention choc ! Ce premier roman noir est un livre addictif. Une fois démarré vous ne pourrez plus le quitter. Et cette formule n'est pas une forfanterie de critique littéraire. Juste une réalité. Intense. Profonde. Ce premier roman d'Antoine Renand a ceci de puissant qu'il attrape le lecteur dès les premières pages pour lui faire vivre ensuite une aventure bouleversante. Le pitch est simple. Alpha est un bloc de haine. Il choisit minutieusement ses victimes pour les violer et les torturer et parvient à ses fins en entrant par la fenêtre. Un mode opératoire inédit. Face à lui, Anthony dit La Poire et Marion Mesny sont à la brigade du viol. En empathie totale avec les victimes d'Alpha. Jusque là, la narration semble classique. Mais ce qui fait l'originalité du roman d'Antoine Renand c'est la puissance du propos, l'exploration totale des méandres de la psychologie de ses différents personnages mais aussi et surtout le thème abordé - celui du viol - comme outil de destruction des hommes et des femmes. Le propos est fort et le livre d'un très grand humanisme et sans aucun voyeurisme. A lire. En attendant, rencontre avec l'auteur. En empathie.

Quel a été le déclencheur de ce roman ?

Antoine Renand : Il couvait en moi depuis longtemps. Depuis plusieurs années j'avais envie de construire un roman autour de la question du viol et de la façon dont ce crime détruit profondément. Ce qui m'intéressait également c'est l'impression que cette capacité à parler du viol et à le raconter reste tabou dans nos sociétés.

Le viol tabou ? Même après MeToo. Vraiment ?

J'ai commencé à écrire ce livre avant la libération de la parole qu'a été MeToo. Ce mouvement a été un pas considérable dans notre capacité collective à parler des agressions sexuelles. Toutefois, je crois que l'on sous-estime encore le viol caché. Ce qui se passe à l'intérieur des familles ou dans de trop nombreuses situations.