Après une année dense et rythmée, il est temps de se poser un peu et de rattraper un peu le retard dans cette pile à lire qui est toujours un peu plus haute. Cette année de nombreux romans méritent le détour. Pour votre été, Ernest en a sélectionné sept. Tous les styles sont présents. Savourez ces romans qui vous feront rire, pleurer, ou les deux.
Le puissant : L’affaire Léon Sadorski de Romain Slocombe, la bête noire / Robert Laffont
“L’affaire Léon Sadorksi” a été sélectionnée dans la liste du prix Goncourt 2016 et ce n’est que justice. Ce roman de Romain Slocombe est un grand livre. Il met en scène Léon Sadorski, un véritable salaud, policier français pendant l’occupation allemande. Sadorski fait du zèle et il aime ça. Véritable pétainiste, Sadorski incarne à la perfection ces Français qui se sont vautrés plutôt deux fois qu’une dans la collaboration avec les nazis. A travers une histoire romancée, Slocombe qui s’appuie sur des documents originaux de la police française sur cette période sombre de l’histoire nous donne une vision sans concession de l’époque. A travers ce livre d’une puissance rare, Slocombe fait œuvre de mémoire et surtout porte la plume dans la plaie jamais totalement réglée de cette collaboration avec les nazis.
Un livre salutaire dont on se souvient longtemps
Un roman immense dont on se souvient longtemps. A lire absolument cet été car, le 24 août prochain, sort “L’étoile jaune de l’inspecteur Sadorski” qui est certainement LE livre de la rentrée littéraire. Cette fois-ci nous sommes en 1942, à la veille de la rafle du Vel d’Hiv et là encore Romain Slocombe parvient à nous faire vivre de l’intérieur cette collaboration zélée de l’Etat français avec les nazis.
L’affaire Sadorski, Dispo ici.
L’onirique : Anna et l’homme-hirondelle de Gavriel Savit, Seghers
Attention découverte ! Cracovie 1939, le papa d’Anna, 7 ans, est convoqué par les autorités allemandes. Il ne reviendra pas. Anna est seule. Elle rencontre alors l’Homme-Hirondelle, personnage étonnant qui parle toutes les langues, même le langage oiseau. La fable est posée. Pour expliquer la guerre, l’homme hirondelle emploie des mots simples et des images. L’ambiance du livre rappelle le film de Roberto Benigni “La Vie est belle” où le drame est traité avec un regard humaniste.
Un poème d’amour à la vie
Ce livre est un voyage initiatique et humaniste pour fuir la barbarie. Ce livre est un poème d’amour à la vie dans les ténèbres. Ce livre fait partie de ces romans qui restent longtemps en nous une fois refermés, jouant tout à la fois sur nos sentiments les plus profonds, mais aussi sur nos questionnements humanistes. Une réussite totale !
Anna et l’homme-hirondelle, dispo ici.
Le méconnu : Nos rêves indiens de Stéphane Marchand éditions Fleur Sauvage
Chers Ernestiens et Ernestiennes, nous allons vous lancer un défi. Ce livre de Stéphane Marchand, “Nos rêves indiens” est un petit bijou de sensibilité, d’intimité, d’écriture. Problème : il reste méconnu. Ensemble, faisons de ce livre un immense succès. “Nos rêves indiens” ce sont des gens qui se rencontrent au rythme des hasards (ou pas) de la vie. Les personnages, Guillaume, Stan, Eleonore sont chacun une parcelle de nous. Ils sont touchants, perdus, passionnants, humains. Profondément humains. Au travers du voyage de Stan vers Lyon où il doit aller acheter une voiture à Guillaume, Stéphane Marchand offre une variation impressionniste sur la vie, sur nos questionnements et sur nos errances.
Une belle variation impressionniste sur la vie
Ce livre n’a vraiment pas eu le succès qu’il mérite tellement il arrive à passer de l’histoire particulière à l’histoire générale. De ce qui nous touche individuellement, à ce qui va être une réaction universelle. Humaine en somme. Lire “Nos rêves indiens“, c’est passer un instant de lecture plaisir et aussi s’interroger en face du miroir que Stéphane Marchand nous tend avec l’histoire de ses personnages. Il faut lire ce livre, le faire lire et le relire. Un des très beaux romans lus cette année. On compte sur vous !
Nos rêves indiens, Stéphane Marchand, dispo ici.
L’émouvant : Par amour, Valérie Tong Cuong, éditions JC Lattès.
Que sommes nous et qu’aurions -nous fait dans des circonstances similaires ? Finalement, au travers, de l’histoire de ses personnages au Havre, pendant la seconde guerre mondiale, Valérie Tong Cuong essaye de répondre à cette question. Dans sa fresque envoûtante qui nous saisit aux tripes dès les premières pages, l’auteure nous fait réfléchir et surtout nous fait pleurer. De bonheur et de tristesse. Ce livre est un coup au cœur qui ne sombre jamais dans le mélodrame. Il est juste, dense, subtil, et simplement beau. C’est aussi un roman sur le courage, sur la résistance, sur le mensonge.
Un roman choral sur les sentiments humains. Sublime !
Un roman choral sur l’ensemble des sentiments humains. Dans ce titre, “Par amour“, tout est dit. Jusqu’où est-on prêt à aller pour un amant, pour sauver un enfant, pour rester soi-même face à la barbarie ? Ce bouquin est réellement un grand moment de littérature. Si vous ne l’avez pas encore lu, précipitez-vous. Vous adorerez forcément et vous passerez un moment de lecture comme on les aime, c’est-à-dire, rempli d’émotions. Du rire, des frissons et des larmes. Le tout avec toujours de la subtilité. Une très belle réussite de Valérie Tong Cuong.
Par amour, Valérie Tong Cuong, dispo ici.
Le déjanté : Dirty Sexy Valley d’Olivier Bruneau édition le Tripode
Si vous avez envie de lire quelque chose que vous n’avez jamais lu, ce livre est pour vous. “Dirty Sexy Valley” d’Olivier Bruneau est un objet littéraire non identifié, mais complètement jouissif. Le pitch est simple : des étudiants décident d’aller fêter leur diplôme dans la montagne, dans la “Dirty Sexy Valley”. Là-haut, ils vont croiser des personnages particulièrement étonnants.
Un livre déjanté et jouissif. Âmes sensibles s’abstenir
Avec ce livre Bruneau se joue de tous les codes : ceux de la littérature générale, ceux de la littérature érotique, ceux de la littérature d’horreur, et le cocktail de tout cela donne un livre complètement déjanté que l’on peut lire à différents degrés et qui, à la fin, est réellement réjouissant. C’est pop, c’est rock et c’est rythmé. Un croisement de Tarantino et Robert Rodriguez. Âmes sensibles s’abstenir ! Les autres, foncez !
Dirty Sexy Valley, dispo ici
Le marrant : “Tout un été sans Facebook”, de Romain Puértolas, éditions Le Dilettante
Ce n’est pas un polar, c’est un poilar ! “Tout un été sans Facebook” de Romain Puértolas est un régal pour les zygomatiques. La lieutenant noire, Agatha Crispies qui anime un club de lecture dans son commissariat d’un village raciste des Etats-Unis est chargée d’une enquête un peu spéciale. Elle va enquêter avec des méthodes peu conventionnelles et utiliser ses connaissances littéraires.
Le livre qui détend les zygomatiques
C’est drôle, enlevé, déjanté et, avec l’air de ne pas y toucher, Puértolas rend hommage à tout un tas de romans policiers. Le tout sans se prendre au sérieux. Un roman qui rentre tout à fait dans la devise d’Ernest : Lire est une fête ! Et mieux encore, comme Ernest, il tient ses promesses, car une fois que vous serez plongé dedans, vous déconnecterez de Facebook ! A lire pour se marrer !
Tout un été sans facebook, dispo ici.
Le blockbuster réussi : Un appartement à Paris de Guillaume Musso éditions XO.
Et dire que certains croient encore que Guillaume Musso écrit des bleuettes sans intérêt…Snobisme ? Sans aucun doute. Laissons les là où ils sont. Et disons le clairement : “Un appartement à Paris” est une réussite. L’histoire est bien menée, Madeline et Gaspard enquêtant sur les traces d’un peintre mythique sont des personnages intéressants et attachants.
De la bonne lecture plaisir
Guillaume Musso nous prend par la main et nous tient en haleine jusqu’au bout. Son style s’est acéré et sa conversion au thriller est une réussite. De la lecture plaisir de bonne facture.
Un appartement à Paris, dispo ici. Guillaume Musso a confié à Ernest quels sont ses livres de chevet.
Retrouvez aussi, nos 5 livres de poche de l’été ou nos 5 romans noirs/polars qui vous accompagneront en voyage. Enfin, pour les coquins, il y a les érotiques de l’été. Caliente !