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Les supers pouvoirs de la littérature

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“Il n’y a pas de hasard, il n’y a que des rendez-vous” dit le poète. Certainement  que le rendez-vous avec ce livre devait avoir lieu alors que l’interrogation sur les pouvoirs de la littérature planait ici ou. Comme devait avoir lieu ce rendez-vous entre la narratrice et sa mère alors que celle-ci est en train de s’éteindre et qu’elle donne pour viatique à sa fille : “Ce livre sur les pouvoirs de la littérature, il faut que tu l’écrives”. Et Justine Augier de se mettre à tracer ce magnifique ouvrage qui raconte comment les livres construisent ou déconstruisent les êtres. Comment ils façonnent leurs sentiments. Comment ils  donnent accès à la quête d’intemporalité que chaque individu, à sa façon, recherche. C’est un livre sur les livres. Ceux de Gary (Education européenne notamment), de Marguerite Duras, de Razan Zaitouneh, et tant d’autres qui racontent aussi la vie de Justine Augier, mais plus globalement ce que cherchent les êtres humains dans le regard de leurs parents, dans les relations amicales qu’ils chérissent ou dans les amours qui les emportent.

Indispensable lecture

Tout en pudeur, en intelligence, en profondeur et en émotion, Augier trace aussi le portrait  de deux femmes sa mère et elle qui malgré leurs particularités sont aussi en quelques sortes toutes les femmes. C’est un livre sur la relation entre une mère et sa fille. C’est un livre sur ce qu’un parent transmet volontairement, mais aussi involontairement. C’est un livre sur l’engagement politique et littéraire. C’est un livre qui émeut énormément le lecteur. Qui l’emporte même. C’est un livre dans lequel il faut impérativement se replonger, dont il faut extraire les plus belles phrases. Pour en faire des talismans. En livrer une ici, pour donner l’envie de découvrir les autres. “Les livres ne provoquent pas de révolutions mais ils nous travaillent, longtemps et d’une façon mystérieuse, ils résistent en nous, forcement engagés sous le règne de l’immédiat. Ils nous relient à l’histoire, creusent, relient et nous préparent ) de nouvelles formes de circulation, à la perception de nouveaux échos, raniment en chacun les disparus et les possibles, relancent notre imaginaire, font scintiller ce qui a été sauvé des ruines et traverse le temps, élargissent le champ de ce qui nous concerne, s’adressent en nous à ce qu’il y a de plus vif et de plus ancien.” Bref, c’est magistral et indispensable !

Justine Augier, “Croire. Sur les pouvoirs de la littérature”. Actes Sud

Tous les livres du vendredi sont là.

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