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Dingue de ce violon

Ernest Mag Iacono

Dans un concerto le violon soliste, symboliquement, est celui qui porte l’âme humaine. Dans son tableau “Le violoniste”, Marc Chagall représente celui-ci comme l’être aérien capable de relier le fini à l’infini. Comme une forme de trait d’union venant du passé et tendant vers l’avenir. Dans ce premier roman intitulé “Le Stradivarius de Goebbels”  signé Yoann Iacono, cette dimension symbolique du violon est centrale. 1943: Joseph Goebbels offre un Stradivarius à Nejiko Suwa, prodige japonaise, afin de sceller l’entente entre le Japon et l’Allemagne nazie. Problème : alors qu’elle possède un talent de musicienne hors pair, Nejiko ne parvient pas à apprivoiser l’instrument. Cela alors même que celui-ci est réputé être l’un des instruments les plus mélodieux au monde. Nejiko ne comprends pas ce qui se passe. Elle veut en savoir plus sur ce violon qui lui échappe. Après guerre, Félix Sitterlin, le narrateur est chargé par la France libre de retrouver l’instrument spolié à Lazare Braun, un musicien juif assassiné par les nazis. En remontant le fil de l’histoire, il brosse le portrait de Nejiko, et de ses déplacements successifs tout au long de sa vie après la guerre de Berlin aux États-Unis.

Un roman captivant et d’une puissante sensibilité

Dans ce premier roman d’une densité rare et puissante, Yoann Iacono mêle suspense digne de Philip Kerr, mais aussi plus largement réflexion sur la place de la musique dans nos vies. Surtout, Iacono emporte son lecteur avec des rebondissements et une écriture fluide qui ne laisse pas indifférent. Iacono réussit ce que savent faire les grands romanciers : partir de la réalité pour en faire de la fiction et pour donner une voix à des personnages intenses et attachants. Que l’on aime l’histoire, la musique ou tout simplement les romans haletants, bien écrits, originaux et interpellants, ce “Stradivarius de Goebbels” sera un ravissement. Ne le ratez pas. Une découverte Ernest !

“Le Stradivarius de Goebbels”, Yoann Iacono, Slatkine éditions.

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