Un nouveau livre de Luca di Fulvio est toujours un évènement. L’auteur de ces lignes, ici ou ailleurs, a été l’un des premiers journalistes français à défendre cet auteur italien ambitieux qui sait comme aucun autre tisser des histoires d’une puissance digne d’un Charles Dickens. Le nouveau livre de Luca di Fulvio a paru aujourd’hui chez son éditeur français Slatkine et Cpgnie. Il s’appelle “Les prisonniers de la liberté” et est l’un des tous meilleurs de cet auteur italien que nous adorons et qui écrit “pour raconter nos vies” comme il nous le confiait lors de la sortie de son précédent livre. Ce nouveau roman démontre à nouveau la capacité phénoménale de Di Fulvio à nous raconter des histoires. Le pitch, une fois encore, est un ravissement. 1913. Sicile. Rosetta, 20 ans, seule, possède un terrain de 4 hectares, irrigué, convoité par un baron mafieux. Menacée, violée, elle lui cédera pour une poignée de lires. Elle ne peut lutter. Poltava. Russie. Rachel, 13 ans, orpheline, s’enfuit de chez elle pour devenir servante en Argentine chez des bourgeois. C’est ce que dit l’annonce. Mais la réalité n’est pas la même. Sicile. Rocco, 20 ans, veut devenir mécanicien (honnête) alors que Cosa Nostra veut l’enrôler comme son père. Il refuse et s’enfuit de son village.
Une fresque virevoltante et haletante
Par un étonnant hasard, ces trois personnages embarquent pour l’Argentine. Ces trois destins vont d’abord évoluer en parallèle dans une Argentine des années 20 et vont finalement s’entremêler. Luca di Fulvio nous emporte littéralement avec lui. Les personnages sont émouvants et puissants, et l’envie de les suivre est permanente. Difficile de poser ce livre qui hante le lecteur longtemps. Encore plus quand ce dernier apprend que ce roman d’une force et d’un souffle phénoménal est tiré de faits réels. Luca di Fulvio réussit son retour et améliore encore et toujours son style et sa capacité de conteur. Il ne sont pas nombreux ces écrivains qui sont capables de tenir en haleine sur 600 pages. Fulvio est de ceux là. Ne pas le lire serait un oubli fâcheux.
“Les prisonniers de la liberté”, Luca di Fulvio, Slatkine et Cpgnie