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Ombres et lumières

Ernest Bulteau

1898 en pleine la “Belle époque” entre-deux qui mêle progrès sociaux, économiques, techniques et politiques mais aussi des facettes très sombres avec l’affaire Dreyfus et la montée en puissance des ligues nationalistes et antisémites. L’action du roman se passe à Lyon. Le roman commence quand un chiffonnier découvre le corps d’un enfant sur les pentes de la Croix Rousse. Très vite, on identifie un gamin des quartiers populaires que ses parents recherchaient depuis plusieurs semaines en vain. Le commissaire Jules Soubielle est chargé de l’enquête dans ce Lyon soumis à de fortes tensions à la veille des élections. Le décor est posé et c’est avec une fougue saisissante que l’auteur, Gwénaël Bulteau nous emmène dans les tréfonds de cette troisième République.

Une République coupée en deux où les rapports sociaux étaient violents et où les combats qui fondèrent notre République autour de la laïcité et des lois sur la liberté de la presse n’étaient pas de tout repos. “En me documentant, je me suis aperçu que j’aimais beaucoup cette période de la troisième république, proche et loin de nous à la fois. Proche parce qu’elle est fondatrice de notre société contemporaine, avec ses lois sur les associations ou sur la séparation de l’Église et de l’État, loin, parce que c’était il y a plus d’un siècle et la manière de penser la société et les rapports sociaux a quand même évolué”, souligne d’ailleurs Bulteau dans un entretien chez Gruz.

Polar dense, politique et intense

Dans la forme, le livre est aussi une véritable déclaration d’amour à ceux qui à l’époque étaient considérés comme les plus faibles : les femmes et les enfants. Les portraits de femmes sont très beaux et l’architecture romanesque, l’écriture, la reconstitution de l’ambiance d’une époque sont justes et intelligents. L’enquête est très bien menée, pleine de soubassements et de rebondissements qui tiennent le lecteur en haleine. C’est un vrai roman noir, polar, historique et politique que signe Gwenaël Bulteau. Pour une première sortie, c’est une sortie drôlement bien réussie !

La république des faibles, Gwenaël Bulteau, La Manufacture des livres.

Tous les vendredis lecture sont là.

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