Vive les femmes ! Cela pourrait être le slogan de cette série que nous entamons aujourd'hui. Fidèles à notre idée selon laquelle la vérité est dans les romans et que ces derniers sont des outils pour comprendre et modifier les perceptions du monde, nous nous sommes replongés dans quelques uns des romans récents que nous avons aimés pour vous présenter des héroïnes féminines contemporaines inspirantes. Avec une idée : ces femmes romanesques sont des modèles. De ceux qui construisent des "hégémonies culturelles" comme l'écrivait le philosophe italien Antonio Gramsci. Ces portraits de femmes - dans des romans - peuvent faire autant pour évangéliser la population sur l'égalité Femme - Homme que nombre de discours.
#Metoo, #balancetonporc, Affaire Weinstein, lame de fond de prise de conscience sociétale d’une place des femmes dans la société toujours problématique et d’un patriarcat toujours très prégnant. Dans la foulée de cette libération de la parole, des débats ont eu lieu entre les féministes (nous vous en parlions, en creux, ici). Il y a eu aussi une interrogation sur les représentations artistiques des femmes dans les fictions. Cinématographiques notamment.
C’est ainsi que le test de Bechdel, inventé par l'auteure américaine Alison Bechdel dans sa bande dessinée "Dykes to watch out for", a été remis en avant. Ce test permet de mettre à jour un biais de genre dans les films. Il tente de distinguer les films dans lesquels les femmes tiennent de véritables rôles, de ceux où elles ne sont que des ajouts périphériques, accessoires, voire décoratifs, n'existant qu’à travers les hommes qui leur adressent la parole. Il se compose de trois critères : "D'une, il faut qu'il y ait au moins deux femmes dedans. Deux, il faut que ces deux femmes parlent entre elles, et trois, qu'elles parlent d'autre chose que d'un homme."
Ces critères sont-il applicables à la littérature ? Nos confrères d’Arrêt sur Images avaient essayé avec brio de l’appliquer aux différents prix littéraires couronnés à l’automne 2017. Résultat : un seul des prix - tous écrits par des hommes - ne remplissait les conditions pour apparaître comme non sexiste. Au-delà de ce test et de cette enquête, Ernest a eu l’envie de se plonger dans la littérature contemporaine pour dénicher des héroïnes inspirantes, libres, innovantes et contemporaines. Loin des biais de genre. Loin d’une femme cantonnée à des rôles secondaires et à une vision stéréotypée de ce qu’elle peut être.
Antigone et Merteuil, mais aussi Claire et Victoria
Évidemment dans la littérature classique, certaines auraient pu retenir notre attention. Par la liberté qu’elles s’accordent, par leur capacité à remettre en cause les dogmes et par leur volonté farouche de s’affirmer en tant que femmes. Évidemment, nous aurions ainsi pu nous attarder sur le personnage d’Antigone dans la tragédie de Sophocle. Cette Antigone qui brave les ordres de son oncle Créon, qui s’affirme contre lui, contre les dogmes imbéciles.
[caption id="attachment_8477" align="alignleft" width="396"] Glenn Close en Marquise de Merteuil dans le film de Stephen Frears "Les liaisons dangereuses"[/caption]
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