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Philippe Besson : “Offrir un livre est un sport de combat”

Philippe Besson©CharlotteKrebs Choix

Autour de deux cafés et d’une conversation souriante, Philippe Besson nous ouvre ses inspirations littéraires. Entre Michael Cunningham, Marguerite Duras, Françoise Sagan et Hervé Guibert, il l’affirme : offrir un livre est un acte militant. Place au sensible et aux mots justes. Nous aimons !

« J’offre des livres sans doute parce que nous n’en lisons pas assez (rires). Je trouve un peu déprimant de constater que le nombre de lecteurs, année après année, si l’on croit les statistiques, a tendance à se réduire. Il reste toujours de grands lecteurs mais ils sont de moins en moins nombreux.

Je m’efforce de créer de la surprise. Ainsi, j’aime offrir des livres à ceux qui ne s’attendent pas à en recevoir, ou qui ne lisent pas régulièrement. Je m’emploie aussi à offrir de la littérature à des personnes dont je sais qu’elles ne lisent que des mangas. Offrir des livres est presque un sport de combat (rires). C’est quasiment un acte politique. Nous avons tendance à oublier que c’est un bien essentiel. On a toujours la facilité d’offrir autre chose. Ainsi, moi-même, j’adore les fleurs et le champagne mais on peut également faire œuvre utile (rires).
Je propose souvent des livres qui m’ont ému, choqué, intéressé parce que j’espère provoquer une réaction équivalente chez la personne à qui je les offre. Avec moi, on est toujours dans le registre du sensible. J’espère transmettre une émotion avant tout. Pour autant, il peut m’arriver d’offrir des livres en espérant que cela éveille quelques consciences, ouvre quelques fenêtres ou quelques portes ici ou là. Parler d’abord au cœur n’empêche pas de s’adresser à la raison.

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