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Encore un peu de toi

Le Livre Du Vendredi Twitter 1000x500(53)

Elle est dans un joli petit chalet au bord d’un étang. Elle y est venue avec M., son amant. Elle se réveille le matin. Il n’est pas là. Il est parti nager. Inquiete de ne pas le voir revenir, elle sort et le découvre inanimé. Mort. Au lieu de prévenir la police, elle conserve le corps de son amour et commence à écrire des lettres à la femme de M. C’est le début du roman inquiétant, fort, et sensuel d’Adeline Dieudonné (dont Ernest fut l’un des premiers à vous dire du bien) « Reste », qui vient de paraître aux éditions de l’Iconoclaste. Dans ces lettres, elle raconte son M. Elle explique pourquoi elle en parvient pas à le « libérer  ». Elle s’interroge aussi sur son parcours de femme. Sur ses relations avec les hommes. Sur ce chemin qu’elle trace et dont l’histoire avec M. lui permet de comprendre les évolutions, les voies sans issues et aussi les lumières.

L’avoir dans la peau

Dans un livre haletant, un brin fou, Adeline Dieudonné, en plus de tenir son lecteur par l’intrigue, pose un regard clinique sur les choses de l’amour, sur ce qui attire chez l’autre, sur ce qui sépare, aussi. L’écriture est ciselée et il est difficile, une fois commencée, de quitter cette histoire par moments abracadabrantestques. Les situations amoureuses laissent place à la réflexion d’une femme, ainsi qu’à une forme de cocasserie rigolote dans un road-book amoureux. Dieudonné invente un nouveau style de roman d’amour ou de roman féministe, et donne un sens nouveau à l’expression “l’avoir dans la peau”. Un roman qui reste en tête une fois refermé. De par sa poésie, de par sa loufoquerie, de par la façon qu’il a d’interroger les choses de l’amour et du cœur. De ce qu’elles représentent pour chacun, et donc aussi pour tous.

“Reste”, Adeline Dieudonné, L’Iconoclaste.

Tous les livres du vendredi d’Ernest sont là.

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