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Les dédicaces BD, ces trésors égoïstes

Crow Dédicace

Les amoureux du 9ème art sont prêts à tout pour posséder une dédicace de leurs auteurs favoris. Une quête frénétique à laquelle notre chroniqueur Tanguy Leclerc a lui-même du mal à échapper.

Janvier 2012, Angoulême, place de l’hôtel de ville, début de matinée. Je suis fébrile. Cette 39ème édition du Festival international de la Bande Dessinée est une première pour moi. Jusqu’ici je n’avais jamais mis les pieds dans la préfecture de la Charente. Je n’ai pas les codes de l’événement. Je consulte frénétiquement le programme du festival à la recherche des stands d’éditeurs où les dédicaces de mes auteurs favoris sont annoncées. Il s’agit de se montrer fin stratège. Les dédicaces, à Angoulême, c’est comme une expo Picasso au Grand Palais : les files d’attente sont interminables. Pour obtenir satisfaction, cela exige de la patience et surtout une organisation méthodique... que je n’avais pas.

Cette année-là le festival était présidé par Art Spiegelman, l’auteur de "Maus". Deux expositions lui étaient consacrées et m'avaient fortement incité à venir. Naïvement, j’espérais avoir une chance de repartir avec u album signé par lui… Inutile de vous dire j’ai rapidement dû revoir mon ambition à la baisse. Et tant mieux finalement ! Car je suis reparti d’Angoulême les bras chargés de BD découvertes sur place. Aucun classique, aucun best-seller, juste de bonnes surprises et des dédicaces inattendues qui font aujourd’hui la fierté de ma collection, dont l’inquiétant virus mutant de "Tatanka", signé Gaël Séjourné (éditions Delcourt), et le touchant portrait de Mathieu, personnage solaire de l’album "Une vie sans Barjot", d’Appollo et Oiry (éditions Futuropolis)

Depuis, dix ans se sont écoulés. Ma collection d’albums dédicacés s’est enrichie et il m’arrive régulièrement de piocher l’un ou l’autre dans ma bibliothèque pour le simple plaisir de contempler ces dessins exclusifs.BD