Amanda Sthers est une autrice protéiforme talentueuse. Du "Vieux Juif Blonde" en passant par "les Promesses", les "érections américaines", ou "de l'infidélité", elle est une exploratrice de l'humain dans toutes ses facettes. Avec "Le café suspendu" paru chez Grasset, elle signe un roman tendre et beau sur nos failles. Rencontre.
Photos : Patrice NORMAND
Le café suspendu est une belle surprise. De celle qui font le sel d’une ville. A Naples chacun peut payer un café pour quelqu’un d’autre qui n’aurait pas les moyens. C'est le fameux "café sospeso". Cette tradition a ému profondément la romancière et réalisatrice Amanda Sthers qui en a tiré un très joli roman. Un roman doux, plein de charme italien, empli de mélancolie et d’espoir et de cette beauté italienne d’une forme de légèreté profonde. Nous avons rencontré l’autrice qui publie en même temps, en poche, son roman « Lettre d’amour sans le dire », véritable économie de mots pour dire la puissance de l’amour.
Pourquoi ce livre ?
Amanda Sthers : Je ne connaissais pas cette tradition du "café sospeso". Je faisais un repérage pour mon film « Les promesses » et j’ai découvert cela à Naples. J’ai été séduite et passionnée par cette belle idée. Ce sujet m’a appelé tout de suite.
Votre livre se découpe en sept histoires où un narrateur français venu à Naples par amour remet en contexte les histoires. Pourquoi le café est-il un lieu central ?
Amanda Sthers : J’aime beaucoup les cafés. Il y une une forme de démocratie dans ces endroits où toutes les voix ont le droit de cité. Ils sont l'un des derniers lieux, comme le train ou les stades, où nous sommes tous ensemble. Le café est un théâtre de la société dans lequel on peut tomber amoureuse du lien social qui se crée. Diviser le roman en plusieurs histoires me permettait de donner à voir nos différentes fragilités. Ce qui me plaît aussi dans cette tradition c’est qu’elle nous invite à s’ouvrir au don de l’autre, cet inconnu.
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