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Bronnec : “Pour écrire de bonnes histoires, il faut se décentrer”

Ernest Mag Bronnec

Il y a quelques semaines, Ernest était le premier média à vous parler de l'excellent roman de Thomas Bronnec "La Meute" (éditions Les Arènes) autopsie de notre perte collective et politique sous l'influence combinée des réseaux sociaux et des chaînes d'information en continu. Comme nous aimons aller au fond des choses, nous avons rencontré Thomas Bronnec. Au menu : réflexion sur le rapport entre réalité et fiction et sur la façon dont naissent les histoires.

Comment est née l'idée de ce livre "La Meute" ?

Thomas Bronnec : Ce roman s'inscrit dans le sillon de mes deux précédents "Les Initiés" et "En pays conquis" qui plongaient le lecteur dans le monde de la technocratie de Bercy et ensuite dans celui des conseillers ministériels et la montée de l'extrême droite. Avec "La meute", j'avais envie d'explorer les relations complexes entre médias et politiques dans ce monde toujours plus rapide et gouverné par l'hystérie collective des réseaux sociaux et des chaînes info. Ces trois ouvrages (qui peuvent être lus séparément sans en compromettre l'intrigue ou l'intérêt, NDLR) constituent en quelque sorte un ensemble et une forme de trilogie puisque certains personnages sont présents dans les trois. Ils sont surtout le monde politique parallèle que j'ai créé et qui permet à mon imagination d'auteur de travailler.

Monde politique parallèle dites-vous, comment gérez-vous le rapport entre réalité et fiction ?

Thomas Bronnec C Stephane Remael 3La différence entre les trois ouvrages est que si les deux premiers sont des fictions issues de mon travail de journaliste, celui-ci est d'abord le résultat de mon envie de partir de cet individu qui a envie de revenir en politique et du rapport qu'il entretient avec les médias. Ici, le ressort de mon envie au départ est de traiter un destin intime et une problématique personnelle quand mes deux autres livres se voulaient en premier lieu être des fictions au sein d'un système. Aussi, je serais tenté de dire que le rapport entre la réalité et la fiction, ici, est plus éloigné que dans mes livres précédents. Toutefois, je considère que l'auteur est forcément immergé dans son monde et qu'il fait de la fiction à partir du réel.