Andrée A. Michaud, Qiu Xiaolong, Valerio Varesi, ces trois grands auteurs de romans noirs, qu’Ernest a déjà longuement présentés, nous reviennent au sommet de leur talent. Trois coups de cœur de romans noirs à savourer cet été…
Ados en danger au Canada. Trois adolescents partis camper en forêt, un maniaque qui les épie puis les pourchasse... Sur la base d’un classique scénario de terreur, la Québécoise Andrée A. Michaud tire un roman d’une sensibilité infinie. Sur les terres bordant la rivière Brûlée, elle éclaire ce drame qui ébranle une communauté et « qui salit jusqu’à la rivière » par des moments de pure poésie en prose, des élans sublimes de « nature writing ». Captant la complexité de cet âge où une insouciance d’enfant se conjugue à des désirs d’adulte, elle distille la menace et la peur dans un frisson ou dans le bruissement d’un feuillage. Après son déconcertant « Routes secondaires » (Rivages, 2022), mi-fiction mi-essai, dont elle nous avait expliqué les ressorts complexes, elle retrouve ici le confort d’un récit plus linéaire et conventionnel pour finalement exprimer des sentiments extrêmes. Consacrée par le succès de « Bondrée » (2016), la romancière de Saint-Sébastien-de-Frontenac continue d’arpenter les bois de Mauricie ou d’Estrie en suivant une boussole qui fait d’elle un écrivaine unique. Avec cet art de sculpter les personnages adultes dans une matière aussi dure que le tronc d’un bouleau, cette tendresse pour des hommes et des femmes qui en disent beaucoup en parlant peu, calqués sur les habitants de son village. On en redemande.
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