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Électrique sensualité

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Entre roman et BD érotique, ce mois-ci, Virginie Bégaudeau mélange les styles, les envies, les sensualités. Pour vous électriser. Et ça marche !

Toutes les femmes sont des sirènes, elles pensent avec leur queue, Julia Palombe

Toutes Les Femmes Sont Des Sirenes Elles Pensent Avec Leur QueueUn roman de Julia Palombe, c’est comme manger son dessert avant le repas. Comme une coupe de champagne en déshabillé bourgeois au milieu d’une soirée improvisée. C’est délicieux. D’avance. La métaphore de la sirène est déjà particulièrement explicite. Quelle créature est plus sexualisée que celle-ci ?

Je me plonge alors avec envie et un plaisir non dissimulé dans la lecture de cette rencontre entre une journaliste timide et une écrivaine sulfureuse. Le thème n’a rien d’extraordinaire, mais il est aguichant, et je sais que je ne serai pas déçue.

Le plaisir à chaque page

Je ne l’ai pas été. L’excitation m’a accompagnée du début à la fin. Je me suis glissée dans la peau de Louise, l’écrivaine, en plein Paris, qui se lie avec Aurore, la journaliste chargée de l’interviewer. Ce qui m’a terriblement plu est ce jeu de sensualité, et cette spiritualité qui se dégagent des mots de l’auteure. L’érotisme en est bien plus fort. La jouissance et l’intellect. Je suis chavirée par la puissance du texte, celle des confidences intimes mêlées au désir féroce, qui m’a emportée aux tréfonds de la luxure. J’ai aimé l’authenticité avec laquelle Louise s’est offerte à Aurore. Entière. Sans compromis et nouvelle. Le plaisir est à chaque page.

Je suis suspendue aux lèvres de ces deux femmes qui voient leur corps prendre le contrôle, qui les supplantent même, tant pour les connaître que pour les aimer. Je voyage avec elle, flirtant avec les années 70 dont je raffole et notre époque aussi morose qu’extatique. Louise et Aurore sont courageuses, libres et ne renoncent jamais. Un modèle de féminisme sous couvert de cul bien doré, bien calibré.

Bref, un bijou de la littérature porno chic.

Orient Sexpress, de Alberto del Mestre & Augusto Chizzoli

Images (1)Une gare. Un séducteur. Une femme sulfureuse. Le trio de la BD porno machiste par excellence. Enfin, c’est ce que le titre et la première planche nous jette au visage. Mais Orient Sexpress, n’est pas seulement un cliché de cul ; cette série mythique orchestrées par Alberto del Mestre et Augusto Chizzoli, tous deux maîtres du fumetti per adulti, symboles des années 80 et de la BD porno, m’a ravie par sa nostalgie et sa grossièreté.

J’y ai trouvé des maris cocus, des bidasses libidineux et des jeunes femmes aussi délurées qu’affamées de stupre. Dans Orient Sexpress, j’accompagne chaque personnage au gré de leur péripéties luxurieuses, à la fois vieille préceptrice vertueuse, à la fois bohémienne naïve qui use de ses charmes pour échapper aux contrôleurs. Il y a un réel écho avec les pièces de boulevard, une surenchère cocasse de situations sexualisées. Rien d’honnête et d’authentique, simplement la grivoiserie à l’état pure, ce que les pionniers de l’érotisme graphique ont savouré clandestinement ou non.

Se faire du bien en toute impunité

Je préfère apprécier l’œuvre en retrait, profitant d’un plaisir solitaire avec cette avalanche de caresses, de sexe primitif, de quiproquos excitants. Le dessin est coloré, aussi gras que le texte, mais il fonctionne. L’orgasme est automatique et brut. Je ne lis pas pour la sensualité ou l’art noble. Je lis comme tous ceux avant moi : pour me faire du bien en toute impunité. Jouissif, donc.

L’érotisme vintage clairement masturbatoire comme il faudrait en montrer davantage. Il n’a pas d’âge. Indémodable et hors des codes sociaux de notre époque. Plaisir coupable ?

Miss Blondie – Chris

Capture D’écran 2021 04 23 À 11.13.37Fantasmes de soumission et situations pornographiques hors des réalités, c’est ce que j’espère et attend de Miss Blondie. Mais je sais pertinemment où je pénètre avec une telle BD entre les mains, ou entre les cuisses.

D’instinct, et comme une adolescente rêveuse, je revêts les atours de Miss Blondie, cette héroïne qui se retrouve dans toutes les péripéties, malgré elle, les plus lubriques à souhait. Il y a une forme de manipulation, de charme à des fins libidineuses. Car au début, Blondie n’existe pas. Création d’un éditeur de magazines pornos qui la prend sous son aile et dans son lit, qui lui donne son identité.

Dans le corps de Blondie, auprès de cet homme pervers, je découvre le masochisme. Je deviens une poupée de plaisir que l’on attache, que l’on soumet et sur qui tout est permis. Je confesse mon goût pour le sexe dominé et sous contrainte. Je confesse en échanges de faveurs sexuelles ce que l’on veut entendre.

Monument de la BD érotique

Je jouis de voyages aux quatre coins du monde, toujours à la recherche de sensations extrêmes, surveillée par mon maître de luxure. Je me révèle sous la plume incisive et vicieuse de Chris. Je suis le fantasme sans génération d’hommes et de femmes jouissants en secret de mes actions, songeant à mes frasques et mes extases en se touchant sous les draps.

Je suis la catin, l’objet, la femme à abattre pour les épouses mortifères. Je suis l’incarnation du sexe intemporel et de la domination.

Je suis un monument dans la BD érotique.

Le dessin est aussi représentatif du message que l’auteur transmet. Perdu entre une BD old shcool et une envie d’être novateur. Des silhouettes aux dimensions incroyable, et ce corps de Miss Blondie qui en fera bander plus d’un.

C’est exactement le sentiment que me laisse ma lecture de Miss Blondie dont je retrouverai les atours en toute intimité.

Tous les “Petit cochon” de Virginie Bégaudeau sont là.

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