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Rose d’été

Hanna Postova Oha7AANDiL8 Unsplash

L'été est toujours l'occasion pour les magazines en tous genres de parler sexualité. Selon une étude parue dans le Journal of Sex Research (repérée par les confrères de TTSO) et menée auprès de 38.000 personnes en couple de longue durée (moyenne d'âge 40 ans) : "Si près de la moitié des couples suivis lisent des livres ou des articles de magazine délivrant des conseils sur la sexualité...… ce qui différencie les couples satisfaits sexuellement des autres, c’est qu’ils essaient vraiment ce qui est écrit". Cet été on passe au travaux pratiques. Et pourquoi pas en commençant par lire des livres érotiques ? Ceux choisis pour vous par Virginie Bégaudeau ?

Parties communes - Anne Vassivière - Collection point G - La Musardine

« L’homme et la femme se rencontrent à l’intérieur de la femme, non ? On ne se rencontre soi-même qu’à l’intérieur de la femme. »

Parties CommunesEn quelques mots, l’auteur a mis en lumière les fondements de son texte. En plus du titre évocateur, le roman choral d’Anne Vassivière est une véritable tranche de vie pornographique. Divertissant. Frais. Aussi lubrique que lucide. J’ai loué, moi aussi, un appartement au cœur de vieil immeuble, le temps de connaître mes voisins, d’apprécier leur perversité, de les pratiquer avec ou sans eux. Je partage à la fois les turpitudes du pompier et le désir, avide, d’une pédopsychiatre. C’est réaliste et jouissif à la fois.
Une prise de position, pour toutes les positions d’ailleurs, un témoignage et une jolie orgie, c’est l’univers de Parties Communes. Intime. Voyeur. Je capte les infidélités et les orgasmes murmurés à travers le trou de la serrure. J’aime sincèrement l’idée que les apparences ne servent qu’à lisser le quotidien et que nous cachons l’animal, la bête assoiffée de sexualité, prête à bondir quand l’occasion de se déniaiser arrive. Les secrets des couples, les idylles et l’immoralité de ces voisins, ô combien respectables, m’ont séduite. Ils m’ont électrisée, dédoublée, au point où je voulais toquer à toutes les portes et qu’ils viennent entrouvrir la mienne. Je voulais être de leurs banquets et de leurs indécences. Je me laisse dévorer par ce sexe regardeur, ses caresses sociales et profondes pourtant.
La plume est vivante, elle suinte de stupre et incise le plaisir à la fois du lecteur, mais des personnages qui, ne se lient pas réellement. Audacieuse. Bourrée d’humour et d’amour. L’obscénité à tous les étages. De quoi me donner envie d’une bonne fête des voisins et de joyeux préliminaires dans la cage d’escalier.