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Stand the Ghetto

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Attention choc. Vicente, juif polonais arrivé en Argentine en 1928, marié, trois enfants, marchand de meubles à Buenos Aires, reçoit à partir de 1940 des lettres alarmantes et désespérées de sa mère restée en Pologne, enfermée dans le ghetto de Varsovie, des lettres qui disent la promiscuité, faim, la terreur, jusqu’à ce qu’il n’y en ait plus. de 1940 à 1945, tout son quotidien, toute son âme vont être ébranlés par les funestes nouvelles qui lui font comprendre petit à petit l’horreur de ce qu’il se passe en Europe, lui qui avait migré pour s’affranchir de sa mère, pour grandir, pour vivre sa vie, à une heure où personne, surtout pas la presse, n’a pris la mesure de la Shoah en temps réel.

Un livre universel sur la peine, le silence et la transmission

Non, ce n’est pas un énième roman sur la Shoah, c’est au contraire un livre sublime sur la mélancolie, la peine intérieure, et les remords de ne pas “avoir pu faire”. Ce livre du vendredi est une mélopée mélancolique puissante. Le “Ghetto intérieur” de Santiago Amigorena chez P.O.L est un livre fort émouvant et intense. Cela raconte aussi la culpabilité d’être en vie. Alors que d’autres sont morts. Cela se passe pendant la seconde guerre mondiale, et la Shoah est au centre, mais cela pourrait se passer, ici, à Paris, au lendemain des attentats du 13 novembre tant ce que dit Amigorena, c’est le vide de la perte. Le vertige du vide, et surtout, aussi le silence si bruyant de la peine. L’écriture est sensuelle pour raconter la peine. Elle nous fait littéralement entrer dans le silence de Vicente pour nous amener à la découverte finale. Entre pudeur et émotion. Superbe et touchant.

Delphine Horvilleur parle également de ce livre dans l’entretien qu’elle nous a accordé.

Le ghetto intérieur, Santiago h Amigorena, éditons P.O.L.

Tous les livres du vendredi d’Ernest sont là.

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