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Cérébral et érotique !

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Ce mois-ci, Virginie Bégaudeau avec sa verve habituelle, nous emmène dans les coulisses de la domination épicée, dans les joies des recherches sensuelles d'une femme, et dans les grands textes de la littérature érotique. Cérébral et érotique, il fait chaud, non ?

Le classique cérébral et érotique : La vénus à la fourrure

Leopold Von Sacher-Masoch, éditions Pocket

« L'homme est né pour souffrir, et toi particulièrement »

ernest-mag-venus-fourrureLe ton est donné. Le lien entre Masoch et Masochisme est noué. Parfait. L’héritage de l’écrivain est si riche que l’ampleur de son art déferle sur moi comme une immense vague, une vague de sexe et de poésie qui me submerge. J’assiste à la création d’un mouvement littéraire. Je suis fascinée. Excitée.

J’ai jeté mon dévolu sur « La vénus », car l’autobiographie en érotisme est particulièrement savoureuse. Intrusive et pernicieuse à la fois. Les aventures orageuses que Sacher décrit, rappellent alors celles qu’il a eues avec Anna de Kottowitz. J’ai l’impression de découvrir ces personnalités en pénétrant dans leur intimité offerte au grand public, de pénétrer les rêves de quelqu’un d’autres à mesure que Séverin raconte les siens. Il y a aussi la princesse de Bogdanoff que l’auteur accompagne en qualité de valet, avec qui il évoque « son plaisir vif d’être couché devant sa maîtresse et d’avoir sa nuque sous le pied de celle-ci. » Moi aussi, j’ai envie d’être couchée devant sa maîtresse et de lui infliger cette douleur et de synchroniser notre jouissance en domina-dominé.