La rentrée est là. L'automne approche. L'occasion de se plonger dans quelques ouvrages polissons. Pour le plaisir des sens, pour les plaisirs des yeux, pour cultiver l'imaginaire, et pour pimenter nos vies. Librement. Au menu de ce mois de septembre : "les hommes préfèrent les rousses, les 121 possibilités (au moins), d'une chambre d'hôtel et les tribulations de Blanche-Neige. De l'érotisme, du sexe, des fantasmes. Sexy !
Pourvu qu’elle soit Rousse - Stéphane Rose - La Musardine
« Je suis en train d’écrire un livre sur cette fascination que la rousseur m’inspire ». Les mots de l’auteur et sa voix sur ce sujet quelque peu intemporel annoncent le roman. Les rousses, voilà un sujet qui a envoûté les artistes du monde entier, mais aussi les historiens et les sociologues. Et aussi, peut-être, ceux qui aiment uniquement « les rousses » comme on aime les blondes.
Les rousses hantent l’imaginaire. Leur aura sulfureuse fascine les hommes, en général, ainsi que les institutions, et les croyances. Pendant l'Inquisition elles étaient les "Incandescentes", ou les "femmes de Satan". C'est cette idée qu’a repris Stéphane Rose dans cet ouvrage fascinant, dérangeant et un brin fétichiste. Un roman ? Une thérapie ?
J’y ai retrouvé l’obsession d’un narrateur séparé de sa rousse Anaïs pour la rousseur de ses autres conquêtes. Collectionneur en ligne, il passe tour à tour de « malade » à « séducteur ». Entomologiste maniaque obnubilé par l’« odeur des rousses » dont il cherche à percer le secret ? Mais l’addiction est incontrôlable. C’est ce qui m’a captée dans ce récit bien plus complexe qu’il n’y paraît. J’y ai lu la névrose, le désir, la tension sexuelle, des réflexions sur la rousseur et la place qu’elle tient au cœur des débats intérieurs, et intimes, de l’auteur. Un texte d’une riche culture, sincèrement apprécié.
Obsession contagieuse
L’érotisme est alors une seconde phase, une seconde lecture, une approche surtout. La femme rousse est sexuellement insatiable, son odeur est un puissant vecteur érotique. Les mots sont crus, les scènes sans aucune censure. J’aime l’idée que l’on ne fasse pas l’amour de la même façon en fonction de ses fantasmes, même avec un sexe commun.
C’est le côté « naturel », parfois « simpliste » du narrateur sur ses expériences qui m’a emporté au cœur de ses introspections et son désir monomaniaque. J’aime le cynisme et la férocité du texte. On s’y perd, on est d’accord, on se demande si finalement, nous aussi nous ne sommes pas de son avis. En refermant ce livre-essai, je suis convaincue, je dirais même littéralement convertie.
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