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Héroïnes inspirantes #7 – Marianne

Ernest Mag Marianne Tartine

Septième et dernier épisode de notre série sur les héroïnes de romans inspirantes pour les femmes d’aujourd’hui et de demain. Notre héroïne du jour, c’est Marianne. Pas la Marianne républicaine, mais la Marianne passionnante du roman de Titiou Lecoq “La théorie de la tartine”. Marianne est une jeune femme d’aujourd’hui, agressée par une vidéo de revenge porn et qui va fomenter une vengeance hilarante et féministe !

Ernest Mag Theorie Tartine LecoqMarianne, c’est le genre de personnage que l’on aime de suite. D’abord pour sa détresse lorsqu’elle découvre cette vidéo d’elle et de son ancien petit ami sur YouPorn, mais ensuite, Marianne on l’aime parce qu’elle va se mettre en marche, se faire des amis en ligne et dans la vie pour justement imaginer avec ingéniosité et humour une vengeance digne de ce nom.

Une héroïne entière et qui est un peu de chacun et chacune d’entre nous

Marianne est aussi confrontée aux questionnements des femmes d’aujourd’hui. Peut-on vraiment être dans les canons de beauté que préconisent les magazines féminins ? Peut-on ne pas aimer s’épiler ou est-ce un crime de lèse majesté ? Marianne transpire tous ces questionnements et ses réponses sont passionnantes, décalées et rebelles.

Marianne, on l’aime aussi pour ses convictions. Elle se débat pour tout vivre de front : la recherche de l’amour, d’un travail, mais aussi pour ne pas se laisser marcher sur les pieds. Marianne on l’aime parce qu’elle est entière. Elle ne veut pas faire de concessions, elle veut garder espoir, en elle, dans les femmes, mais aussi dans l’utopie qu’était internet au démarrage, elle qui est une geekette assumée. Marianne est une sorte de “girl next door” attachante. Nous avons tous en nous – homme et femme – quelque chose de Marianne. Quoi de mieux pour conclure cette série sur les héroïnes inspirantes qui nous aideront à repenser pour les rendre meilleurs les rapports hommes-femmes ?

Extraits du livre qui en disent, un peu plus, sur Marianne :

“Qu’on ne naisse pas femme mais qu’on le devienne certes. Mais il semblait qu’on ne le devenait jamais tout à fait. On ne se sentait jamais correspondre exactement à cette figure hyper sexy, adroite, délicate, douce, forte et fragile, gracieuse, mesurée dans ses geste, avec une démarche féline et un sens inné pour accorder ses fringues à la mode. On se sentait toujours par moment pataude, maladroite, inachevée, imparfaite, floue. Humaine donc. Or la femme n’était pas humanité. Elle était perfection. Même pêcheresse ou tentatrice, dans ses défauts et dans le vice, elle était présentée avec quelque chose révélant du sublime.”

“..Marianne se demanda s’il en allait de même pour les hommes. S’ils ne se sentaient jamais tout à fait homme.
Cette incomplétude était une source de mal-être pour elles et ses amies. Ce n’était pas seulement qu’elles n’étaient jamais assez minces, ou qu’elles n’avaient pas les cheveux suffisamment brillants, c’était plus profond que ça. Il s’agissait d’une manière d’habiter son corps – d’être. Et du coup, c’était leur identité même de femme qui leur pesait, comme un échec quotidien sans cesse renouvelé. Elles étaient des femmes ratées. les “garçons manqués” étaient avant tout des “femmes manquées”. Marianne en revenait donc à son sujet de prédilection, le fond de son travail universitaire : bien avant internet, l’individu dans nos sociétés s’était déconnecté du réel pour n’exister dans le monde que par l’intermédiaire d’images préfabriquées, de fantasmes imposés par le système social.”

Toutes nos héroïnes inspirantes sont ici.

Photo de Une :/ CC BY-NC sur Visual Hunt

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