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David Joy : “l’écriture est là où je me sens le plus heureux”

Joy David (c) Ashley T. Evans

Les livres puissants de David Joy dépeignent des personnages complexes, égarés ou rejetés, dans un Sud où se mêlent violence, racisme et pauvreté. L’étoile montante du roman noir américain se confie à Ernest sur ses racines, son apprentissage et l’épanouissement qu’il trouve dans la chasse, la pêche et la littérature.

Couv LesDeuxVisagesdumondeDavid Joy s’est imposé comme un chaînon manquant au sein de ce courant de la littérature américaine baptisé Ecole des Appalaches. A 40 ans, il est incontournable dans cette lignée d’écrivains de romans noirs, gothiques ou policiers dont les textes ont redonné un statut à cette région délaissée, mal aimée. Dans la lignée de Ron Rash, Donald Ray Pollock, William Gay ou Daniel Woodrell – et à l’égal de SA Cosby qu’Ernest a rencontré récemment – ce bon géant barbu d’1,95m, écrivain autodidacte, raconte les dures réalités de son coin de Caroline du Nord avec un sens aigu de l’authenticité, conteur inspiré d’une vie rurale empêtrée dans les préjugés.
« Les deux visages du monde », son cinquième livre, nous crache une vérité dérangeante sur la permanence dans l’Amérique moderne du suprémacisme blanc et de l’idéologie confédérée. Dans un coin reculé de Caroline du Nord, les héritiers de l’esclavagisme n’ont pas déposé les armes. Recyclé dans les affaires, le Ku Klux Klan s’est simplement offert une façade de respectabilité mais n’a renié ni son idéologie ni ses objectifs. Il continue de tirer les ficelles en s’infiltrant dans toutes les institutions.

Plus policier que ses précédents livres, car centré sur le combat pour la vérité et la justice d’une mère et d’une policière, le récit est bâti autour d’un personnage de rebelle, une jeune artiste noire revenue vivre auprès des siens. Toya Gardner se heurte de plein fouet à ce monde où un homme se définit par sa gnôle, ses femmes et son église, où l’on déguste de l’alcool de bouleau et des sandwiches à la viande de marmotte. Un monde qui, pour le shérif local, n’est pas meilleur qu’il y a quarante ans.
Le récit sonne juste, sans folie mais avec des scènes et des dialogues qui saillent quand il le faut. David Joy fait monter en douceur une petite musique très effrayante sur les apparences trompeuses. Il dissèque deux Amériques qui semblent irréconciliables, faisant craindre le retour d’une guerre civile. Ernest l’a rencontré entre deux festivals lors de son passage à Paris.

Pourquoi vos romans montrent-ils une Amérique si divisée ?

David Joy. Il existe une cassure raciale, des fractures entre ville et campagne, ville et montagne, une division due au bipartisme politique… Le plus étrange dans ce pays est que cette division politique à 50-50 (Démocrates vs Républicains NDLR) ne correspond pas à la fracture économique qui, elle, est de 1% contre 99% (riches vs pauvres NDLR) . D’où une énorme désillusion de la classe ouvrière. Cela fonctionne très bien dans la fiction car un roman se nourrit de conflits et de telles divisions apportent de la tension.

Dans votre dernier livre, ces tensions apparaissent enracinées profondément dans l’histoire du pays…

Le personnage de Toya Gardner dit qu’il s’agit d’un pays fondé et perpétué par la suprématie blanche. C’est aussi ce que je pense. Les Pères Fondateurs que nous honorons étaient des esclavagistes et nous vivons encore à fond dans cette Histoire. Dans son essai pour le « Projet 1619 », la journaliste Nikole Hannah-Jones cite une déclaration de W.E.B. Du Bois faite juste après la Guerre de Sécession : « Devant le choix entre la parité avec les noirs – en les invitant à des syndicats unifiés – et la pauvreté, les travailleurs blancs ont choisi la pauvreté, gâchant ainsi le développement d’un mouvement ouvrier de masse multiracial en Amérique. Cette décision, écrit WEB Dubois, a creusé un tel fossé entre les travailleurs blancs et noirs qu’il n’y a probablement pas aujourd’hui dans le monde deux groupes de travailleurs avec des intérêts pratiquement identiques, qui se haïssent et se craignent si profondément et avec une telle insistance, et qui sont maintenus si éloignés les uns des autres qu’aucun ne voit rien d’intérêt commun. » Du Bois a écrit ça en 1890 et on est au même point 135 ans plus tard. Un monde divisé par l’idée de race et enraciné dans la suprématie blanche.

Votre roman évoque des valeurs confédérées restées très vivaces…

L’Histoire telle qu’on nous l’enseigne dans les Etats du Sud est fausse, mensongère. J’ai fini le lycée en 2002 et on m’enseignait encore que la Guerre civile (de Sécession NDLR) n’avait rien à voir avec l’esclavage. Mes parents et mes grands-parents avaient grandi en apprenant la même chose. Dans ce mensonge qui a traversé les générations, la Confédération – et par extension son drapeau – a fini par être vue comme la simple expression d’une identité sudiste, sans lien avec l’esclavage. Cette vision est enracinée dans le système éducatif. Mais ce n’est pas une excuse. Quand on est adulte, on doit contester ce genre d’idée, comme si on voulait vous imposer que deux et deux ne font plus quatre. Dans son discours fondateur (dit « de la pierre angulaire » NDLR), Alexander Stephens, le vice-président confédéré, a réfuté l’idée d’égalité des races : « Notre nouveau gouvernement est fondé exactement sur l’idée opposée ; ses fondations, sa pierre angulaire, reposent sur la grande vérité selon laquelle un n…e n’est pas l’égal d’un blanc et que l’esclavage – soumission à la race supérieure – est sa condition naturelle et normale » J’ai un gros problème avec ceux qui affirment aujourd’hui que cela n’avait rien à voir avec l’esclavage.

A vous lire, le racisme aux Etats-Unis est plus fort que jamais…

On a aujourd’hui davantage l’occasion de le combattre mais les institutions qui nous gouvernent, comme partout dans le monde, restent régies par le suprémacisme blanc et le patriarcat. Cela ne veut pas dire qu’on n’avance pas mais il est important de garder à l’esprit que ce que le pays traverse politiquement est juste un effort de la dernière chance (la candidature Harris face à Trump NDLR). La vision de la droite américaine qui transparaît dans le projet 2025 (programme en cas de victoire de Trump NDLR) est très claire, elle est d’effacer des décennies d’avancées vers la justice sociale.

La Caroline du Nord est-elle à part sur ce plan ?

Dans les montagnes où je vis, c’est très « rouge » (Républicain NDLR). Ce n’est pas propre aux Appalaches ni à cet Etat ni au Sud, contrairement à ce qu’a pu faire croire le livre « Hillbilly Elegy » de JD Vance (colistier de Donald Trump NDLR). Regardez comment vote l’ensemble des Etats-Unis. Cela nous renvoie à Du Bois, à une classe ouvrière blanche gavée de mensonges et prête à tenir pour responsables les noirs, les Mexicains, les Haïtiens, tous les migrants et même les réfugiés. Prêts à s’en prendre tout le monde sauf à ceux qui se font de l’argent. C’est une colère détournée, mal canalisée, orchestrée par l’élite.

Que reste-t-il de la culture cherokee dans votre région ?

Toutes les Appalaches, dont les montagnes de Caroline du nord, étaient les terres de la Nation Cherokee. Ils en ont été chassés vers des réserves en Oklahoma mais certains se sont cachés dans les forêts et sont restés. Les Cherokee sont divisés, eux aussi. Le Comté de Jackson, où je vis, tient son nom d’Andrew Jackson, le président qui a décidé leur déportation pour accueillir les migrants européens. On y trouve la localité de Kituwah, considérée comme le vrai berceau du peuple cherokee.

Vous avez choisi de vous installer là ?

Oui. Ma famille maternelle venait de ces montagnes et ma famille paternelle des Foothills, plus bas, à 160 km plus à l’Est, où j’ai grandi. A 18 ans, après le lycée, j’ai déménagé vers le Comté de Jackson pour aller à l’université… et aussi pour suivre une fille. Je me suis posé exactement où j’avais besoin de me poser. Cela fait 22 ans que j’y suis.

Qu’est-ce qui vous plaît dans cette région ? Joy David 2 (c) Ashley T. Evans 1

Je n’ai pas envie de retourner là où je suis né parce que ce « là » n’existe plus, il a été rasé, avalé par la ville (Charlotte NDLR). J’ai grandi dans une zone rurale où, tous les jours, je courais à travers des pâtures pour aller pêcher dans la mare d’une ferme. Les gens autour de moi descendaient de familles attachées à cet endroit depuis le XVIIIe siècle.

Mes propres ancêtres sont arrivés en Caroline du Nord au milieu des années 1690. Après le lycée, en partant vivre dans les montagnes, j’ai trouvé une communauté qui préservait des valeurs culturelles chères à mes yeux. Le thème central de mes livres, c’est cette extinction culturelle, ces lieux qu’on voit s’effacer lentement.

Dans le village où je vis, Tuckasegee (environ 1600 habitants NDLR), quand vous rencontrez quelqu’un, la première chose qu’il vous demande est votre nom de famille pour savoir d’où vous venez et de qui vous descendez. C’est le cœur de ce que j’écris.

A quoi ressemble l’endroit où vous vivez ?

Ma maison est à l’écart, assez haut à flanc de montagne, toute en bois. La première fois où je suis venu en France, pour le festival America, j’ai détesté Paris, je m’y sentais mal à l’aise, c’était bruyant, ça allait trop vite. Quand je suis revenu, je suis allé à Pau et à Lourdes où les paysages étaient très semblables à ceux que je connais. Les contreforts des Pyrénées, c’est même exactement comme chez moi.

Vos castings sont très forts, très visuels…

Les artistes, qu’ils soient écrivains, sculpteurs ou peintres, traversent le monde réel comme des éponges. Ils entrent dans cette pièce et remarquent la texture du fauteuil, l’intensité de la lumière, la musique de fond. Le monde nous submerge, c’est épuisant. Quand vous avez ce genre d’expérience avec des gens, vous en tirez un ensemble d’éléments qui s’assemblent pour composer les personnages que vous imaginez… J’écris lentement, je passe parfois des années sur un personnage. Ce roman-ci, je l’ai commencé en 2011, j’ai écrit mes quatre autres livres depuis. Il m’a fallu le temps de cerner les personnages, plus spécialement celui de Toya Gardner, jusqu’à la connaître aussi intimement que si c’était ma femme. Une fois qu’elle existe sur la page, je peux la suivre aveuglément, je sais ce qu’elle va dire ou manger. Quel a été le déclic ? Toya est le premier personnage qui m’est apparu pour ce livre : j’ai imaginé une jeune artiste noire se tenant debout face à un monument confédéré (une statue représentant un soldat et son drapeau NDLR). Je la sentais pleine d’une rage dont elle allait faire quelque chose. Mais je savais qu’elle venait d’ailleurs et je ne voyais pas ce qu’elle faisait là. Et puis, il y a cinq ans, pour un documentaire télé de la chaîne publique PBS, « Southern Storytellers » (conteurs du Sud NDLR), le réalisateur Craig Renaud m’a demandé à rencontrer des gens et voir des lieux en rapport avec mes livres. J’ai présenté une amie universitaire noire, Marie, à qui ce livre est dédié, et elle nous a conduit à cette plaque sur le campus de l’université de Jackson en mémoire des onze esclaves affranchis qui ont fondé l’église baptiste du Mont Zion dans d’anciennes écuries confédérées. A ce moment, devant cette plaque, j’ai su d’un coup comment ancrer Toya dans mon récit d’une manière qui fasse sens.

Depuis quand écrivez-vous ?

Depuis toujours. A l’âge de quatre ou cinq ans, pendant que ma mère faisait sa poterie, j’inventais des histoires et elle me les épelait pour que je les tape sur une machine à écrire. C’est un de mes premiers souvenirs. Adolescent, j’ai essayé d’écrire des chansons et des poèmes. Arrivé à l’université, dans la file d’inscription, j’ai entendu quelqu’un dire qu’il fallait avoir beaucoup lu pour devenir écrivain : j’ai donc décidé d’étudier la littérature. Un jour, j’ai montré un de mes textes à une prof que j’admirais beaucoup, elle m’a conduit jusqu’à la salle de cours voisine et m’a présenté à Ron Rash, qui y enseignait. Il avait déjà publié « Un pied au paradis », mais n’avait pas encore de succès. On est devenus amis, il m’a énormément influencé, m’a passé beaucoup de livres. Le premier était un recueil de nouvelles de William Gay, « I hate to see that evening sun go down », et là, pour la première fois, j’ai vu mes gens décris noir sur blanc. C’est comme si un barrage avait cédé, on pouvait faire de la littérature sur ce genre de personne et ce genre d’endroit. J’avais déjà écrit un millier de pages avant la fac, un autre millier pendant la fac, rien n’était bon, et puis là, d’un coup, j’ai écrit un livre qui a été publié. Une histoire dans la veine de John Gierach (éditions Gallmeister NDLR), où la pêche est une métaphore de la vie. Ce n’était toujours pas bon mais j’ai pris conscience que je savais faire quelque chose dont peu de gens étaient capables.

La chasse et la pêche comptent beaucoup dans votre équilibre ?

Je passe le plus gros de mon temps dans les bois. Un environnement urbain me submerge, c’est une surcharge de sensations et d’informations. Dans une forêt, c’est l’opposé. La plus grande partie des protéines que ma copine et moi consommons provient de ma pêche et de ma chasse. L’an dernier, j’ai tué neuf cerfs, des sangliers, des dindes, des canards sauvages… Quand je chasse, j’éprouve une puissante sensation du présent, ici et maintenant, sans une pensée pour le lendemain ou l’avenir, ni pour ce qui s’est produit avant, je suis concentré sur le cerf qui sort du bois ou le poisson dans le courant. Rien d’autre n’existe à cet instant. C’est presque comme prier. Je n’ai jamais eu d’autre expérience de la grâce, la chasse et la pêche m’ont apporté les plus beaux moments de mon existence.

Avec l’écriture ?

Oui, bien sûr ! Je n’en avais pas conscience mais maintenant que vous le dites… C’est là où je suis le plus heureux, quand je sens qu’une phrase fonctionne bien. Il y a un documentaire sur Hunter S. Thomson, intitulé « Gonzo », où sa compagne le filme depuis un balcon en train d’écrire frénétiquement dans sa chambre d’hôtel, il lève les yeux, s’en aperçoit, éclate de rire et se remet à taper. Les émotions les plus limpides vous arrivent quand vous écrivez.

Est-ce que vous vous imposez une discipline ?

Ça n’a jamais été mon genre. Et plus le temps passe, plus je suis lent. J’ai beaucoup observé Ron Rash quand j’étais plus jeune, il est très méthodique, très organisé. Il lit de la poésie, se met à en écrire, glisse le poème dans une fiction, le voilà parti pour plusieurs heures. Je ne peux pas faire comme lui. Mais une fois que j’ai confiance en ce que j’écris, je m’identifie à ce que Raymond Carver décrivait comme la roue à aube des journées, un jour entraîne le suivant et ainsi de suite. Je suis très patient, j’ai foi en l’histoire qui va venir, car elle vient toujours.
Parlez-vous de votre processus créatif avec d’autres écrivains ?
Je ne crois pas qu’il sorte grand-chose de ce genre d’échange, de même que je n’ai jamais trop cru aux études universitaires. L’écriture ne s’enseigne pas, cela m’est profondément personnel. Aux Etats-Unis, l’écriture est devenue une activité commercialisée et industrialisée au travers des Masters of Fine Arts (maitrises en beaux-arts NDLR). Vous vous posez des questions que vous finissez par aborder comme des équations mathématiques : a + b – c = un roman. Il suffit de donner une valeur aux variables. Pour moi, ça ne marche pas comme cela. Plutôt qu’échanger sur le processus créatif dans des conversations creuses, je préfère parler de la famille, de la nourriture, de la forêt…

DavidJoy©AshleyEvansQu’avez-vous pensé de l’adaptation au cinéma de votre premier roman, « Where all lights tend to go », retitré « Devil’s Peak » ?

Je n’ai pas vu ce film. Un auteur a deux choix : soit s’impliquer dans le scénario et la production, soit n’avoir rien à voir avec le film. C’est l’option que j’ai prise. Je suis convaincu qu’il faut laisser les gens faire ce pour quoi ils sont bons. En ce qui me concerne, c’est pêcher, chasser, écrire. Je n’ai jamais prétendu à autre chose. Donc je leur laisse le livre, qu’ils en fassent un truc bien, sinon tant pis. Ce avec quoi j’ai du mal, c’est que j’ai été confronté avec ce film à ce qu’il y a de plus moche à Hollywood. Je suis en plein procès pour essayer de me faire payer.

J’ai eu affaire à des gens pleins de fric qui se sont dit en me voyant que je n’aurais aucun recours légal pour récupérer ce qui m’est dû. La laideur du capitalisme ajoutée à la laideur de Hollywood. Cela m’a ouvert les yeux alors que tout écrivain rêve que son livre devienne un film avec de grands acteurs tels que Robin Wright et Billy Boy Thornton dans les rôles principaux. Je ne suis pas amer pour autant. Cela me rappelle la sortie du film « Serena » adapté du roman de Ron Rash, une production de 30M$ avec Bradley Cooper et Jennifer Lawrence. Une spectatrice lui a demandé ce qu’il pensait des changements apportés à son roman. Il a juste répondu : ils n’ont pas changé un seul mot de mon roman. Le livre, c’est le livre, le film est autre chose. Je ressens la même chose avec « Là où les lumières se perdent », je me moque du film, je me soucie de mon livre qui, lui, ne change pas.

La musique compte beaucoup dans votre vie : vous jouez, vous chantez ?

Horriblement mal. Ce que j’aime, ce sont les textes, je voulais devenir auteur-compositeur. Nous venons de perdre Kris Kristofferson, un des plus grands (auteur-compositeur-interprète, mais aussi acteur, décédé le 28 septembre 2024 NDLR). « I woke up Sunday morning with no way to hold my head that didn’t hurt. And the beer I had for breakfast wasn’t bad. So I had one more for dessert. Then I fumbled through my closet for my clothes and found my cleanest dirty shirt. And I shaved my face and combed my hair and stumbled down the stairs to meet the day “* (“Sunday Mornin’ comin’ down”, interprétée par Ray Stevens puis par Johnny Cash NDLR).
L’art de raconter une belle histoire en très peu de mots.

* « Je me suis réveillé dimanche matin et ma tête faisait mal peu importe comment je me tienne. La bière que j’ai bue au petit-déjeuner n’était pas mauvaise. J’en ai donc pris une de plus pour le dessert. Puis j’ai fouillé dans mon placard pour chercher mes vêtements et trouvé la plus propre de mes chemises sales. Je me suis rasé, peigné et j’ai trébuché dans les escaliers pour aller à la rencontre du jour »

 

« Les deux visages du monde », David Joy, éditions Sonatine, 432 pages, 23€
Lire aussi : « Là où les lumières se perdent » (2016) ; « Le poids du monde » (2018) ; « Ce lien entre nous » (2020) ; « Nos vies en flammes » (2022), éditions Sonatine.

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