Ellroy ressasse. Dans le troisième volet d’un Quintette de Los Angeles qu’il avait superbement entamé, le « Mad Dog » noie son propos dans le brassage de ses obsessions récurrentes. Un roman qui tourne à vide.
Où en est James Ellroy ? On l’avait quitté sur une impression mitigée, il y a deux ans, à la lecture de « Panique générale ». Un texte court mais chaotique, qui exigeait du lecteur un surcroît d’attention et de patience pour en suivre le fil. « Un roman intermédiaire entre deux livres très amples et celui qui va suivre », nous avait-il expliqué lors d’un échange au téléphone depuis les Etats-Unis. Après les deux premiers volets de son nouveau Quintette de Los Angeles (« Perfidia » et « La tempête qui vient »), l’auteur du fameux « Dahlia noir » avait eu besoin de ce brouillon pour aller plus loin et voir plus grand.
Il y esquissait le portrait d’un des pivots de son nouveau cycle noir en cinq volets, le personnage de Freddy Otash. Un sale type comme seul Ellroy sait les imaginer, fouineur et manipulateur, pseudo enquêteur et vrai maître-chanteur, prédateur chassant dans la boue rejetée par les boss de la police, de la politique, des syndicats, de la pègre et de l’industrie du cinéma. Dans « Les Enchanteurs », volet trois du Quintette, Ellroy parachute cet individu dénué de morale et de sentiments au cœur d’un grand drame américain des années 1960, la mort de Marylin Monroe.
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