Et si les prix Goncourt étaient pour certains frappés d'une malédiction ? C'est l'hypothèse de Paul Klotz. Plus largement, il invite à se replonger dans les "vieux livres" pour prendre conscience de leur criante actualité. Etude de cas avec Maurice Genevoix.
Par Paul Klotz
Existe-t-il une malédiction des prix Goncourt ? C’est en tout cas une théorie en vogue pour justifier le peu d’audience, voir l’oubli, qui frappe les ouvrages primés dans les décennies qui suivent leurs publications. Si quelques grands livres récompensés ont dominé le siècle, à l’image d ‘A l’ombre des jeunes filles en fleur de Proust (1919) ou du Rivage des Syrtes de Gracq (1951), on ne retient que peu de choses de Joseph Peyré (Sang et Lumières, 1935), de Paul Colin (Les jeux sauvages, 1950) ou encore de Jacques Laurent (Les Bêtises, 1971).
Telle malédiction a semblé frapper Maurice Genevoix qui fut récompensé en 1925, non pas pour le magistral Ceux de 14, mais pour l’humble et contemplatif Raboliot. Dans ce récit quelque peu délaissé entre les plis de l’histoire, l’auteur, qui fut par ailleurs secrétaire perpétuel de l’Académie Française de 1958 à 1973, narre le quotidien d’un braconnier de Sologne aux prises avec les transformations sociales de son temps.
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