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Ex machina

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Parce que sur une couverture les mots valent autant qu’une image, Tanguy Leclerc a décidé ce mois-ci de se laisser séduire par le seul titre d’un ouvrage. Son choix s’est porté sur Machin-Machine, de J.O. Morgan. Une formule étonnante pour un roman futuriste qui ne l’est pas moins.

Un bon titre fait-il un bon roman ? Si la question peut sembler incongrue, Yann Queffélec lui a apporté la meilleure des réponses : « Il y a des livres que leur seul titre suffit à rendre nécessaire » a déclaré l’auteur des Noces barbares. Inutile d’en dresser ici l’inventaire, après tout chacun réagit selon sa sensibilité à la lecture de ces incontournables.

Mais ne nous y trompons pas. Le titre est un élément fondamental d’un ouvrage puisque ces quelques mots sont ceux que les lecteurs découvrent en premier. Il donne le ton du livre, une clé d’entrée aussi. S’il est inspirant, percutant ou amusant, le lien sera d’autant plus facile à établir avec le lecteur. Trop neutre, il ne piquera guère sa curiosité.

Le titre est à ce point prépondérant dans l’élaboration d’un livre qu’un prix littéraire lui et désormais dédié (ne riez pas !) : le Prix du Titre justement, créé cet été et dont le premier lauréat est Mon pauvre lapin, de César Morgiewicz. Un prix qui « ne salut pas seulement un titre mais l’unité d’une œuvre », précisent ses créateurs. OK, passons…

Pour ma part, c’est l’envie de varier les plaisirs dans ma chronique qui m’a conduit ce mois-ci à m’intéresser aux titres et non pas aux illustrations des couvertures qui se présentaient à moi au gré de mes flâneries en librairie. Je dois avouer que plusieurs ont piqué ma curiosité : iPhuck, de Victor Pelevine, Ceux qui aiment, haïssent, de Silvina Ocampo, Ces liens qui nous enchaînent, de Kent Haruf, Le bord du monde est vertical, de Simon Parcot, ont chacun un indéniable pouvoir de séduction.