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Arsène Lupin, figure de la démocratie française ?

E58 Arsène Lupin

Cette semaine, Frédéric Potier a lu l'essai documenté de Corinne Lhaïk "Président cambrioleur" qui analyse la pratique du pouvoir d'Emmanuel Macron suite à son accession surprise à l'Elysée en 2017. Emmanuel Macron est-il Arsène Lupin ?

Chers ernestiens, chères ernestiennes,

En ce début d’année 2021, par la magie des hasards des cadeaux de Noël, il m’a été offert l’ouvrage de la journaliste Corinne Lhaïk consacré à Emmanuel Macron. J’avoue que j’ai été un brin gêné. Un préfet de la République peut-il sans briser son devoir de réserve lire publiquement cette enquête intitulée « Président cambrioleur », laissant ainsi penser qu’il existerait une vague filiation entre Macron et Arsène Lupin ?
Finalement, comme j’ai trouvé ce bouquin empaqueté sous un sapin de Noël en Bretagne et non pas sous un portrait officiel dans un ministère, et que l’Elysée a largement ouvert ses portes à l’auteure, je me suis autorisé à lire  pour vous puis à chroniquer un livre traitant du parcours du 8e président de la Ve République.
Alors, levons immédiatement un possible malentendu : Emmanuel Macron n'a en rien "volé" l'élection présidentielle de 2017, son élection a été vérifiée et validée par de nombreuses instances. Le livre de Corinne Lhaik ne verse heureusement pas dans un Trumpisme débilitant dont on a hélas mesuré toute la dangerosité ces derniers jours.

En revanche, il n'est pas inutile de rappeler qu'Emmanuel Macron est apparu, un peu comme effraction, comme une comète incandescente dans l’univers politique français suscitant de multiples interrogations tant sur ses convictions profondes que sur sa pratique du pouvoir déroutant jusqu’à ses anciens fidèles. Et il faut bien reconnaître que la trajectoire politique de l’astre présidentiel depuis 2017 a de quoi dérouter. Comme me le confiait un ancien conseiller politique de la majorité présidentielle légèrement désarçonné : « on pensait avoir voté pour Justin Trudeau en 2017, et on se retrouve en 2021 avec un mix de Chevènement et de Villiers ». Et c’est précisément là que l’essai de Corinne Lhaïk prend tout son sens.