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Amicale politique

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Cette semaine, Frédéric Potier a lu un livre où il est question d’amitié et de politique. Comment ça l’amitié en politique, ce n’est pas possible ? Dans une enquête et un récit subtil et littéraire intitulé “Parce que c’était lui, parce que c’était moi”, Marie-Laure Delorme démontre qu’une amitié politique est possible. A certaines conditions. Frédéric Potier vous raconte.

Ernest Cover Delorme“Parce que c’était lui, parce que c’était moi”. Cette belle déclaration d’amitié de Montaigne à son proche ami Etienne de La Boetie, disparu très jeune, est restée à la postérité. Marie-Laure Delorme, directrice de la rubrique littéraire du JDD, la reprend pour titre de son enquête consacrée à l’amitié en politique. Sacré sujet. On apprend généralement à sciences po de la lecture de Machiavel que l’amitié n’existe pas en politique, que seuls comptent les rapports de force et les intérêts mutuels.

Et pourtant, dans la jungle politique, l’amitié vraie et sincère constitue une ressource précieuse pour surmonter les épreuves du pouvoir. Témoignages à l’appui et citations de Milan Kundera en bandoulière, l’auteur décortique les ressorts complexes des amitiés en politique.
Marie-Laure Delorme dresse notamment un beau portrait du trio inséparable de Matignon Edouard Philippe – Gilles Boyer – Benoît Ribadeau-Dumas. Sous sa plume, se dévoilent aussi avec pudeur les blessures de Pierre Moscovici, Bruno Le Maire, d’Anne Hommel ou de Marielle de Sarnez. “L’amitié est bien ce qui résiste à la hiérarchie et à la rivalité. (…). L’histoire d’une amitié n’est jamais écrite, elle reste à écrire” en conclut Marie-Laure Delorme.

Ce livre se déguste comme un excellent Bordeaux (petit rappel à mes amis : j’adore le chasse-pleen), on est immédiatement pris dans une atmosphère chaleureuse, enrobée, puissante. On tourne les pages un peu trop vite d’ailleurs. La bouteille est finie sans qu’on s’en rende compte. On aurait aimé que l’auteur poursuive un peu son enquête : Baroin-Blanquer : amis pour la vie mais rivaux en puissance ? Hidalgo-Aubry, toujours copines ou “c’est compliqué” ?  Une enquête très agréable à lire remplie de portraits saisissants. À offrir à vos amis, les vrais, pour fêter le déconfinement.

Tous les essais transformés de Frédéric Potier sont là.

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