Le livre du vendredi, cette semaine, est un roman américain comme on les aime. Avec la toile de fond historique du monde contemporain. Avec des personnages ni blancs ni noirs, mais gris. Avec une famille à la fois superbe et dysfonctionnelle. Ce roman est un premier roman et il se pourrait bien qu’Andrew Ridker soit l’un des futurs grands de la littérature américaine. C’est l’histoire de la famille Alter dont les personnages irrésistibles deviennent les antihéros d’une époque tiraillée entre deux aspirations contradictoires : l’individualisme triomphant et l’empathie nécessaire. De ce combat entre les cyniques et les candides.
C’est avec les autres que l’on grandit
C’est l’histoire d’Arthur Alter qui n’aiment pas les gens qui font le bien par gentillesse et générosité. Arthur n’aime qu’une chose, lui-même. Parfois il lui arrive d’être aimable ou gentil, ses moments de générosités cachent une intention ou un acte pas toujours louable. C’est l’histoire de Francine, aussi, sa femme qui a tout sacrifié pour lui. C’est l’histoire de Ethan, le fils aîné mal considéré par son père. C’est l’histoire des gens qui ne s’aimaient pas et considèrent les autres comme un enfer comme le disait Sartre. Et puis, un évènement va surgir. Et tout modifier. Rappelant à chacun des personnages qu’il y a toujours à retirer quelque chose de la relation aux autres. Que l’on peut cultiver sa différence tout en étant d’accord sur des essentiels. Comme les milliers de grains d’une grenade finalement. Seuls, mais ensemble comme le “jazzait” Chet Baker.Un très bon livre américain.
Andrew Ridker, “Les Altruistes”, Rivages.