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Une rentrée affriolante…

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Pour lutter contre le blues de la rentrée, Virginie Bégaudeau a sélectionné pour les polissonnes et les polissons de la très bonne littérature érotique de rentrée. Affriolante à souhaits.

L'amour sur le tard, de Michel Desbastilles

« Elle finit par critiquer l’expression faire l’amour qui la choquait, autant que le to make love des Anglais : —C’est industriel ! On ne fabrique pas l’amour ! s’exclama-t-elle. Nous, en hollandais, nous disons : s’aimer, se donner à l’amour ! »

Ernest Amour TardLe ton est posé. Aussi doux que le sujet est délicat. La poésie de Michel Desbastilles est sensuelle. Voluptueuse. Un air usé comme les peaux qu’il décrit si bien. L’histoire est ordinaire. L’amour n’a de raison que la rencontre, celle de ces deux sexagénaires et de leurs corps sulfureux. La pornographie qui découle de ce roman à deux voix rappelle la rémanence d’une jeunesse idéalisée et d’une virginité oubliée. Je suis loin des stigmates. C’est une ascension. Des montagnes russes de l’érotisme. Il y a des cheveux gris et de la discrétion. Un plaisir décuplé, moqué en société, honteux dans l’intimité. J’ai adoré la sincérité de ce texte, des descriptions de ces êtres frétillants, mais dépassés au lit pour les bienpensants.

Une sexualité authentique