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La perte magnifiée d’un père

Ernest Mag Recondo Vendredilecture

Léonor de Récondo est l’une des auteures françaises les plus intéressantes de ces dernières années. D’abord pour sa plume qui est riche, puissante et profonde et qui agrippe l’attention du lecteur en seulement quelques phrases. Ensuite pour la puissance et l’audace littéraire et fictionnelle de ses livres. Son « Amours » racontait avec un talent immense l’histoire d’amour interdite entre deux femmes profondément différentes et unies qui décidaient l’une et l’autre de briser les conventions sociales pour être. Simplement être. Être c’était aussi le sujet de son avant-dernier livre « Point Cardinal » puisqu’il interrogeait avec acuité les contours de l’identité. Dans ce nouvel opus, « Manifesto » Léonor de Récondo repart sur des traces plus personnelles qui ne sont pas sans rappeler son premier livre « Rêves oubliés » qui racontait, notamment, l’arrivée en France de sa famille au moment de la guerre d’Espagne. La famille et surtout le père sont au cœur de ce livre brillant de Léonor de Récondo. Elle y narre la dernière nuit de son papa à l’hôpital où elle se rend avec sa maman.

Un brillant morceau d’humanité et de pudeur

Cette dernière nuit au chevet de son père lui permet de repenser en profondeur à la famille dans son ensemble mais aussi à son sentiment de porter seule l’héritage sur ses épaules. Cette attente à l’hôpital avec sa mère et dans les relations avec les soignants sont d’une humanité, d’une justesse et d’une beauté rare. Ce récit alterne avec une conversation imaginaire entre le père de Léonor et Ernest Hemingway (nous étions obligés d’aimer, nous, chez Ernest). Dans cet échange entre les deux hommes et surtout dans l’apostrophe du père de Recondo à Hem’, il y a tout un pan d’histoire : la guerre d’Espagne, mais aussi la réflexion profonde que ce qu’un homme ou une femme transmet ou ne transmet pas à ses enfants. Ce livre est un petit bijou d’humanité et magnifie la douloureuse perte en lui donnant un caractère introspectif et plein d’espoir.

Les abonnés d’Ernest auront bientôt la chance de lire une rencontre avec l’auteur. Pour ne pas la rater. C’est là. Le premier mois est gratuit.

Léonor de Récondo, Manifesto, Sabine Wespieser Editeur

Tous les vendredis lecture d’Ernest sont là.

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