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Toutes les mères sont dans les livres (même les chiantes ) !

Jordan Whitt Unsplash

Une fois dans l'année, les mères sont à l'honneur. C'est la fameuse fête des mères. Comme souvent, la littérature ne fait pas tout à fait les choses comme tout le monde. En effet, les écrivains tout au long de l'histoire ont consacré de nombreuses pages aux mamans. Qu'en est-il lorsque les écrivains ont étendu leur repas dominical annuel du mois de mai aux pages qu'ils ont dédiées à la figure maternelle ? Cette célébration annuelle du 27 mai 2018 est l'occasion de dresser une liste non-exhaustive des mamans de la littérature. Voici donc le livre de nos mères.

"Avec l'amour maternel, la vie à l'aube, vous fait une promesse qu'elle ne tient jamais", écrivait Romain Gary. Gary dont la mère a été source d'inspiration, mais aussi source de tension et de pression. Finalement, Gary aurait pu écrire comme Philip Roth : "Elle était si profondément ancrée dans ma conscience que, durant ma première année d’école, je crois bien m’être imaginé que chacun de mes professeurs était ma mère déguisée." Façon humoristique pour Roth de dire à quel point sa maman était présente dans sa vie. Trop peut-être, en mère juive. Mais au fond, quelque soit la relation que l'on peut avoir avec sa mère, elle est présente toujours. Même quand elle est absente. C'est ce qu'ont montré tous les écrivains qui à un moment donné de leur œuvre ont raconté leur mère, ou une mère. "On ne choisit pas ses parents" dit la chanson. On ne choisit pas sa maman, mais on l'aime forcément. Ou on rêve de pouvoir l'aimer. C'est ce que démontrent ces portraits de mères de la littérature.

Anne-Marie, la meilleure amie de Jean Paul (Les Mots, Jean-Paul Sartre, 1963) :

Dans le roman autobiographique aux apparats "bibliomaniques" de Jean-Paul Sartre, Anne-Marie, sa mère, est un personnage surprenant de l'enfance de l'auteur. Lorsqu'il tente de retracer les esquisses de ce qui a pu forger sa passion pour la littérature, entre la lecture et l'écriture, Sartre y inscrit sa mère comme une amie. Ils rient, se passionnent pour les histoires qu'ils se racontent. "Nous eûmes nos mythes, nos tics de langage, nos plaisanteries rituelles ". Anne-Marie détient sans doute la responsabilité ludique des aspirations littéraires du jeune Jean-Paul.

La presque photo d'une mère (La chambre claire, Roland Barthes, 1980) :

Une mère dont Barthes tente de retrouver le souvenir dans une démarche autobiographique tournée vers l'amour de sa mère et envers un essai théorique de la photographie. La mère, personnage principal d'une photo absente de cet objet littéraire hybride, nous révèle l’ambiguïté de la photographie et des sentiments que celle-ci peut nous procurer – surtout lorsque notre aimée génitrice y figure : "Le temps où ma mère a vécu avant moi, c’est ça, pour moi, l’Histoire".