Cinquième épisode de notre série sur les héroïnes de romans inspirantes pour les femmes d'aujourd'hui et de demain. L'élue du jour est Céleste. La femme de chambre émouvante du superbe roman de Leonor de Recondo "Amours", paru chez Sabine Weispieser et disponible également en Points Seuil. Céleste est une femme fantastique. Tout est contre elle, mais elle n'abandonne jamais. Sublime !
Céleste d'hier et d'aujourd'hui
Une nouvelle histoire commence. Victoire sait qui est Anselme. Et surtout Victoire découvre Céleste cette femme digne, loyale et tellement douce avec son enfant. Céleste, elle continue d'avancer et de "construire" sa vie. Les deux femmes se rapprochent. Tellement qu'elles vont s'aimer. Platoniquement d'abord, puis charnellement en cachette, la nuit. Cette découverte amoureuse, charnelle et saphique est une libération tant pour Céleste que pour Victoire. En vivant ce désir, elles sont vivantes. En allant contre les conventions et la bienséance, elles existent. En s'aimant, elles dament le pion à ces hommes si vils et si lâches.
Céleste est une femme fantastique. Alors que tout est contre elle elle continue de vivre, d'avancer, de chercher la beauté des choses et même d'aimer. Sa révolte, ainsi que celle de Victoire qui en a assez d'être à la botte d'Anselme, n'est pas sans rappeler celle des bonnes de Jean Genet. Les fusils étant ici remplacés par les corps. Cette femme est une combattante. Cette femme est une femme du début du 20ème siècle, mais ce qu'elle vit et ce qu'elle décide de faire est d'une modernité puissante. Son combat est le notre, celui des hommes et des femmes d'aujourd'hui. Un combat pour la fin de la servitude, pour la reconnaissance des violences, mais aussi pour un désir libre et sans jugement.
Extraits du livre qui en disent, un peu plus, sur Céleste
"L'amour est là, où il ne devrait pas être, au deuxième étage de cette maison cossue, protégé par la pierre de tuffeau et ses ardoises trop bien alignées, protégé par cette pensée bourgeoise qui jusque là les contraignaient, et qui, maintenant leur offre un écrin. Point de velours cramoisi, point d'alcôve confortable, mais un lit de fer et une couverture de laine qui leur gratte la peau. L'éblouissement à portée de doigts et de langues."