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Romain Puertolas : “la lecture est un plaisir intime, comme la masturbation !”

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Alors ? Vous avez réussi vous à passer tout un été sans Facebook ? A notre avis, non. Ah mais si, vous avez dû lire le livre excellent et drôle de Romain Puertolas, habilement intitulé “tout un été sans Facebook” et qui figurait parmi nos “romans de l’été” que l’on peut toujours lire en septembre. A l’orée de l’été, nous avons rencontré Romain Puértolas. Pour échanger avec lui sur l’écriture, Facebook, Agatha Christie, et aussi les réseaux sociaux. Rencontre avec l’un des auteurs français les plus lus. Ses romans sont drôles, manient l’humour et la dérision. Et ils ont un objectif : faire plaisir au lecteur et rendre hommage à la littérature. Rencontre pour prolonger l’été et rappeler l’une des promesses d’Ernest : lire est une fête.

Vous pourriez passer un été sans Facebook, vous ?

Oui sans aucun problème.

Pourquoi écrivez-vous ?

Quand j’écris, c’est pour faire rire. J’aime beaucoup me moquer des gens et des situations. Je crois beaucoup au pouvoir de la dérision et de l’autodérision. J’essaye de faire passer des messages par l’humour. Je crois beaucoup au pouvoir de l’absurde et du rire pour faire réfléchir les lecteurs. Mon envie est aussi de permettre aux lecteurs d’oublier leurs problèmes.

Comment travaillez-vous ?

En fait j’ai toujours plusieurs livres sur le feu.  Je prends des notes dès qu’une idée survient. J’écris tous les jours. Et à un moment donné une histoire s’impose plus qu’une autre. Et je commence alors à l’écrire complètement.

Pourquoi dans tous vos livres la dérision tient-elle un telle place ?

Simplement parce que je n’aime pas les gens qui se prennent au sérieux. Nous pouvons et nous devons rire de tout. Le rire décrispe. C’est à la fois euphorisant et détendant.

Après avoir attaqué Ikea, Napoléon, voilà que vous défrichez les polars classiques. Vous ne respectez rien ?

Non, absolument rien. Mon message est que l’on peut rire de tout, ou presque tout, et qu’est-ce que ça fait du bien de rigoler et de s’évader ! Je m’amuse beaucoup quand j’écris ! Et j’espère que mes lecteurs éprouvent le même sentiment. Dans “tout un été sans facebook”, au travers d’Agatha je voulais détourner les codes de la police et des romans policiers. Pour divertir.

Les sous-livres, ça n’existe pas !

Dans cette histoire,vous rendez aussi un hommage aux livres. Quelle place ont-ils dans votre vie ?

Toutunetesansfacebook PuertolasEssentielle. J’ai toujours beaucoup lu et beaucoup écrit. J’avais besoin de cette évasion et de l’imaginaire de la lecture.
C’était pour moi une merveilleuse façon de m’évader, de voyager. Je suis fils unique, mon père était militaire, il était allé en Indochine, en Asie. C’était ma façon de me créer une vie encore plus merveilleuse que celle que je vivais à Montpellier.

Outre l’hommage aux livres, vous tournez aussi en dérision, un certain discours autour de la littérature. Pourquoi ?

Parce que je ne supportes pas les discours snobs et pontifiants autour des livres. L’un de mes personnages est l’incarnation de ce type de discours que je ne supporte pas. Il n’existe pas de sous-livres comme certains veulent le faire croire. Juger les lecteurs de ces prétendus “sous-livres” est honteux. Et c’est ce que certains, dans les milieux autorisés, font à longueur d’articles. J’avais envie de m’en moquer au travers mon personnage d’Agatha Crispies. Au fond, je crois que la lecture est un plaisir intime. Comme la masturbation et qu’il ne faut pas se moquer des lectures des gens.

“Tout un été sans facebook”, Romain Puertolas, éditions Le Dilettante. 22 euros.

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2 commentaires

  • Drôle et rafraichissant. Ce livre a fait l’effet sur mes vacances d’un thé glacé en pleine canicule. Peu adepte des livres “légers” je me suis laissée tenter par la chronique d’Ernest et je ne l’ai pas regretté car j’ai passé un bon moment.
    Du coup, je l’ai offert à toute ma famille pour que leur automne soit aussi revigorant que mon été.

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