14 juillet. 14 juillet de temps troublés. Pas les plus troublés de notre histoire. Pas les plus clairs. Non plus. Loin de là. 14 juillet, notre unité, 14 juillet notre histoire. Notre passé, notre présent, notre futur. Comme une urgence de réfléchir à ce qui peut encore nous unir.
Et alors que la réflexion dominicale du fond du lit nous assaille se tourner, forcément, vers ce qui constitue – peut-être – le commun culturel du monde. Et donc de la France : la culture, et la littérature en particulier qui offre une lueur d’espoir.
À travers les mots, les notes, et les images, que nous découvrons, que nous aimons, que nous partageons, nous pouvons retisser les liens qui nous unissent en tant que peuple. Tel un tisserand patient, prenons les fils de nos différences pour créer ensemble un panier en osier solide et harmonieux, où chaque brin trouve sa place.
Ecrire ces mots et songer, presque automatiquement à ceux de Saint-Exupéry dans le « Petit Prince ». Eculé ? Peu importe. Du lien. Ce conte universel parle à chacun et chacune d’entre nous. Même si c’est sous une forme de rejet.
Se souvenir du Renard : « Si tu m’apprivoises et que je t’apprivoise alors nous devenons responsable l’un de l’autre. » Et si nous nous apprivoisions ? A nouveau. En tant que collectif, mais aussi en tant qu’amants, que famille, qu’amis. Fil doré de l’apprivoisement. Pour (re) tisser les liens de confiance et de respect. Tisserand, maintenant.
Autre fil. Logique, lui aussi, pour ceux et celles qui lisent ces lettres du dimanche. Albert Camus, dans “La Peste”, qui offre une métaphore puissante des crises que nous traversons. À travers le personnage de Tarrou, Camus nous enseigne la solidarité et la résilience : « Je comprends ici ce qu’on appelle gloire : le droit d’aimer sans mesure. » En ces temps de défiance, cette œuvre nous invite à regarder au-delà de nos différences pour voir ce qui nous unit. Différences comme sources d’unité. Quel message plus beau ?
Cela pour pouvoir chanter ensemble. L’hymne national, mais aussi, pourquoi pas, des hymnes de rap ou aussi Jean Ferrat, “Ma France”. Des mots qui rappellent les racines communes : « De plaines en forêts de vallons en collines, du printemps qui va naître à tes mortes saisons, de ce que j’ai vécu à ce que j’imagine, je n’en finirai pas d’écrire ta chanson, ma France. » Ferrat, par sa voix et ses paroles, ramène à l’essentiel, à la beauté simple de la nature et à notre appartenance commune à cette terre. Ses chansons sont des fibres musicales qui renforcent la trame de notre tissu social.
Disserter et divaguer ce dimanche et alors que le corps s’extrait du lit. Une vision. Source d’inspiration et de cohésion. Celle de l”Homme de Vitruve” de Leonard de Vinci. Ce dessin, symbolisant l’harmonie des proportions humaines, peut être vu comme une métaphore de l’équilibre que nous devons retrouver dans notre société.
La quadrature du cercle, en somme. L’art, dans sa quête d’harmonie et de beauté, qui construit un monde plus juste et plus équilibré. Chaque œuvre d’art ajoute une couleur unique à notre panier, enrichissant notre mosaïque culturelle. Tisserand, toujours.
Mosaïque culturelle. Et tandis que l’exquise Maria Pourchet vit sur France Inter un « été avec Gary », comment ne pas apporter une infime pierre. Celle du Gary des « Racines du ciel ». Dans ce roman, Gary explore la quête de liberté et la dignité humaine à travers le personnage de Morel, qui lutte pour protéger les éléphants en Afrique. Une citation poignante de ce livre nous rappelle notre humanité partagée : « Il n’y a que dans la lutte pour la liberté que l’homme a trouvé une vraie raison de vivre. » La lutte pour la liberté. Et si c’était aussi cela l’un des enseignements du « front républicain » tant villipendé.
En fin de compte, la culture sous toutes ses formes nous rappelle que nous partageons tous une humanité commune. À travers les mots de Saint-Exupéry, les réflexions de Camus, les mélodies de Ferrat, et les dessins de Vinci, tissent des points de convergence, des valeurs partagées, et une volonté commune de vivre ensemble. Ces œuvres sont les fils qui, tissés ensemble, forment le tissu robuste de notre société.
Retissons les liens, chers lecteurs, à travers ces œuvres qui nous parlent d’humanité, de solidarité, et d’amour. Car c’est ensemble, enrichis de notre diversité culturelle, que nous pourrons construire un avenir plus harmonieux.
Bon dimanche,
Merci David
Tu écris merveilleusement bien !!!!
As-tu déjà publié ? Si oui dis-nous, sinon il est temps de t’y mettre.
Françoise