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En corps

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“Les Corps Hostiles” de Stéphanie Polack, publié récemment chez Grasset, se révèle être une œuvre captivante qui explore avec finesse et audace les intrications complexes de l’amour, du désir et de la relation. Au cœur de cette histoire palpitante, émerge le personnage intriguant et attachant de Maude, une femme qui défie les conventions avec une grâce provocatrice. Maude, en tant que personnage principal, incarne une vision novatrice de l’amour. Elle offre une perspective rafraîchissante qui brise les stéréotypes et invite le lecteur à repenser les notions traditionnelles de relations intimes. Ses paroles, telles que “Moi je crois qu’on peut pas parler d’amour en dehors du sexe en fait, l’amour ça se fait”, résonnent comme une déclaration audacieuse, témoignant de sa conviction envers une connexion profonde et fusionnelle qui transcende les frontières physiques.  C’est pour cela, d’ailleurs que Maude d’ailleurs se laisse happer par Loïc. Ancien délinquant au corps instagrammable qui la rend folle. L’auteure, Stéphanie Polack, réussit à donner à Maude une voix authentique et puissante à travers des extraits significatifs du roman. “J’aime prendre soin des hommes dont je me sens proche, j’aime me consacrer à eux : leur faire à manger, les écouter longuement, les couvrir d’attentions complices ou câlines”, déclare Maude. Ces mots dépeignent une forme d’amour qui va au-delà des simples manifestations physiques, soulignant la richesse des liens émotionnels et intellectuels qu’elle entretient avec les hommes qui occupent une place particulière dans sa vie.

Embrasser la diversité des expressions de l’amour

L’idée que Maude ne se sent pas diminuée en exprimant son amour à travers des gestes de soin et d’attention, ni en laissant un amant la tenir tendrement pendant l’amour, évoque une autonomie et une confiance en soi qui la rendent d’autant plus fascinante. C’est une affirmation puissante de sa capacité à vivre l’amour et le désir à sa manière, sans se conformer aux attentes imposées par la société. En explorant la complexité des relations humaines à travers le prisme de Maude, Stéphanie Polack livre un récit captivant qui pousse à la réflexion. L’écriture cisaillée donne au livre un rythme à la fois endiablé et en même temps langoureux. Comme une belle partie de jambes en l’air où la fougue et la lenteur s’entremêlent.  “Les Corps Hostiles” se distingue par son traitement délicat et nuancé des thèmes de l’amour et du désir, tout en érigeant Maude en héroïne moderne qui défie avec élégance les conventions établies. C’est une lecture stimulante qui s’ancre dans l’esprit du lecteur, l’invitant à remettre en question ses propres préjugés et à embrasser la diversité des expressions de l’amour. Ça claque. C’est une histoire dissonante sur le désir, une histoire qui virevolte et qui explose avec ses personnages, mais aussi grâce à l’écriture puissante de l’autrice. On referme le livre et on est “en corps” au sens où la réflexion irrigue le corps et l’esprit et aussi au sens où l’on en veut encore. Comme dans un beau moment de sensualité. Un véritable boulet de canon que ce roman !

“Les corps hostiles”, Stéphanie Polack, Grasset, 20,90 euros.

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