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Le lieu où le temps s’arrête

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Bibliothèque cachée, sélection littéraire de haut vol et recueil de nouvelles cinq étoiles… Figurant régulièrement dans la liste des plus beaux hôtels du monde, le Royal Mansour de Marrakech constitue également une étape propice à la lecture. De Leïla Slimani à Marc Lambron, nombreux sont les écrivains qui ont cédé aux charmes des lieux. Reportage.

Photos DR Isaac Ichou

Au sortir de l’aéroport, une Bentley bicolore avec chauffeur nous fait échapper in extremis à la chaleur sèche qui enserre Marrakech. Direction le Royal Mansour, faramineuse propriété du Roi du Maroc crée à la demande de Mohamed VI pour mettre en exergue l’excellence de l’artisanat local. Quinze minutes de trajet plus tard, en passant les remparts couleur terre battue de la Médina, le palace se dévoile à la manière d’une oasis luxueuse au coeur de l’effervescence. Non loin, la place Jema el-fnaa et sa lumière crue, ses marchands de rue, ses conteurs, poètes, charmeurs de serpents, musiciens berbères et autres danseurs gnawis. Ici, juste derrière la porte monumentale qui mérite à elle seule le déplacement, une autre ambiance. Un autre monde. Un hôtel sans équivalent dans le monde s’étendant sur plusieurs hectares. La promesse, celle d’un havre de raffinement et de discrétion pour voyageurs privilégiés est immense. Et elle est tenue. Nous étions venus dans ce palais enchanteur pour suivre les premiers pas de la cheffe Hélène Darroze en ses nouvelles cuisines. L’idée était aussi d’y finir en beauté la saison littéraire avec trois lectures éclectiques : l’Ambition d’Amélie de Bourbon Parme (Gallimard), Albert Ayler Vibrations par Emmanuel Clerc (Le Mot et le Reste) et La Poésie du marchand d’armes, de Frédéric Potier (Aube). L’intuition fut bonne. Au point qu’elle dépassa même les attentes.