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Des mots aux notes

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Les passerelles entre les arts existent-elles ? Interrogation permanente de toutes celles et tous ceux qui recherchent la beauté et qui savent que les couleurs d’une toile peuvent résonner dans une note de musique ou dans les pages d’un livre. Lire le livre d’Emmanuel Clerc consacré au jazzman Albert Ayler procure cette sensation. Cette sensation d’envie de comprendre les passerelles, de les imaginer, et de les faire se parler les unes avec les autres. Dans la biographie littéraire et passionnante qu’il signe de ce jazzman, Emmanuel Clerc raconte comment Ayler a modifié sa façon de faire du saxo lorsqu’il a découvert John Coltrane mais aussi comment Ayler était un homme aux multiples facettes.

Image 1365231 20230613 Ob C0777e Ayler CouvCe livre c’est aussi une histoire de fraternité comme il en existe de nombreuses dans le monde du jazz. Celle de Charlie Parker et Dizzy Gillespie par exemple. Celle d’Ayler et Coltrane est d’autant plus passionnante que les deux artistes n’ont jamais joué ensemble. C’est un compagnonnage de loin en loin, mais si proche. Une inspiration mutuelle. De Ayler d’abord, de Coltrane ensuite. Comme Basquiat et Warhol, en quelques sortes. Passerelles entre les arts disions-nous. Une biographie où Clerc raconte aussi comment cette musique l’a changé. Comment cette musique l’habite. La prouesse que réalise l’auteur est telle qu’il n’est pas besoin de connaître le jazz pour lire le livre. C’est l’histoire d’un homme qui a toujours cherché à façonner et à rendre toujours meilleur son art. L’autre prouesse de Clerc est, par la qualité de son écriture, de faire virevolter la vie d’Ayler comme l’était sa musique. Enfin, puisqu’il s’agit des passerelles entre les arts. Refermer le livre, et écouter de la musique. Un joli moment de recherche de la beauté.

Albert Ayler, Vibrations, par Emmanuel Clerc, éditions le Mot et le Reste. 

Toutes les inspirations d’Ernest sont là.

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