Ce mois-ci, pour son "back to classics", Frédéric Potier s'est replongé dans "La bête humaine" d'Emile Zola. Un roman naturaliste d'une très grande force, qui ausculte les vicissitudes de la société de la fin du 19e siècle et où les résonances avec aujourd'hui sont réelles. A lire ou à relire. A bord d'un train.
Pour les besoins d’un livre à venir, j’ai eu le besoin de me plonger dans le roman décrivant le mieux le fonctionnement du système ferroviaire au XIXe siècle. Dans cette catégorie, "La Bête Humaine", ce roman de Zola s’est avéré incontournable. Écrit entre mai 1889 et janvier 1890, "La Bête humaine" a d’abord été publié en feuilleton dans La Vie populaire, avant de paraître en volume chez Charpentier. La critique réserve un accueil mitigé à ce 17e volume de la série des Rougon-Macquart. On reproche à Zola la violence de son opus et sa fascination pour le morbide. Bref, de faire du Stephen King ou du Michel Houellebecq avant l'heure.
Et pourtant, "La Bête humaine", est devenu un classique absolu, une œuvre de maître qu’on étudie, au lycée, entre "Germinal" et "Au bonheur des dames". Classiquement les profs de lettres, bien intentionnés, déroulent la métaphore entre la locomotive à vapeur et son conducteur qui assurent la liaison entre Le Havre et Paris à grandes pelletées de charbon. La machine serait elle aussi humaine… En soignant sa locomotive, sa « Lison », Lantier parviendrait à retenir ses pulsions meurtrières à l’encontre des jeunes femmes, à contenir « la bête humaine » qui s’empare de lui. On imagine bien les adolescents boutonneux, avec leurs sweat à capuche, se pencher péniblement pour identifier puis analyser le champs lexical d’un passage du chapitre IX avec l’enthousiasme d’un macroniste pour une grève dans les transports…
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