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Amour poétique

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“Raviver le besoin primitif de poésie comme on a envie et besoin de faire l’amour”, c’est l’une des raisons qui a poussé Arthur Teboul, le chanteur du génial groupe de rock littéraire et électrique Feu ! Chatterton, à se lancer dans l’écriture de ce magnifique recueil de poésie. La poésie comme expression du désir de vie, comme l’expression d’une fringale de vie qui pousse vers l’autre, la poésie comme prélude – peut-être même – au désir. Un besoin de poésie qui est aussi important pour nous que le besoin de faire l’amour. L’idée d’Arthur Teboul dans ce recueil est de rendre la poésie accessible et d’inviter chacun et chacune à tenter d’écrire puisque tout le monde vit des instants poétiques chaque jour.

Il trace donc ce qu’il appelle des “poèmes minute” écrit entre cinq et sept minutes pour saisir l’instant poétique, pour subjuguer la conscience et pour toucher au cœur. Pour tenter de capturer une vérité. Simple. Teboul se laisse traverser par les ondulations de l’esprit et écrit. Sa démarche n’est pas sans rappeler celle des surréalistes. Ses mots sont doux, interpellants, excitants, joueurs, plein d’entrain et de mélancolie. Par instants, on pense à Bobin, mais il y a aussi une forme d’urgence rimbaldesque.

“J’ai pris mon cœur au lendemain
Rien souvenu qui ne me vient
Les pierres toujours rient de te voir
Inhabité pauvre orphelin
Qui depuis une lune abstraite
T’a rendu beau comme un poète.

Je me demande d’où te vient
Cette voix liquide qui se répand
Sans discontinuer
La source non tarie de tes amours anciennes délibère au matin
Sous un ciel bien gris
Coule
Déverse ce qui te passe par la tête
Ce qui te traverse l’esprit”

 

Ce poème est le premier qu’Arthur Teboul écrivit et qui lui donna l’envie de tenir ce “Déversoir”. Quelle joie qu’il ait continué tant ses mots non seulement sont rieurs autant que mélancoliques et atteignent leur but : celui de donner envie de déverser de la poésie. Un livre à ne pas manquer. Un livre à lire, relire, et à partager. Un livre que l’on ne lira pas qu’une minute.

“Le déversoir”, Arthur Teboul, éditions Seghers.

Tous les livres du vendredi sont là.

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