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Des chiens à rencontrer

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Virevoltante, audacieuse, ambitieuse, érudite, enjouée, la trilogie La Fabrication des Chiens raconte sur 30 années, de 1889 à 1909, la naissance de l’extrême droite française à travers la florissante passion pour les chiens de race dans la France de l’époque. Pour narrer cela, Agnès Michaux a créé un personnage magistral : Louis Daumale. Elle raconte sa vie, ses amours, ses rêves, ses rencontres. Elle en fait le témoin privilégié de son temps, journaliste au Figaro et photographe qui croise Huysmans, Daudet, Bernanos, Céline etc dans un Paris de la Belle époque d’une justesse rare. Ce Paris est d’ailleurs l’un des personnages de ce 1909 mais aussi de toute la trilogie dont chacun des opus peut être lu séparément. Agnès Michaux rend Paris tangible, vivant et sensuel, grâce à de nombreux détails d’atmosphère qu’elle a recherché partout, et qui au lieu de noyer le lecteur lui permettent de se repérer. Il faut aussi souligner le sens des personnages et de la narration d’Agnès Michaux qui sont d’une précision et d’une ampleur dignes des plus grands écrivains.

Un roman grave et tendre

Ce qui est réjouissant aussi dans ce roman d’Agnès Michaux, c’est la façon dont elle s’amuse à établir des passerelles entre hier et aujourd’hui. C’est aussi la façon dont elle s’amuse des passions des hommes ces « petits mondes extravagants », et dont elle tresse les mots pour emmener le lecteur dans l’époque qu’elle décrit.
1909, ce troisième opus qui, encore une fois peut être lu séparément comme un épisode de Columbo, est un roman tendre et grave sur le temps qui passe, sur ce que les faits historiques (la guerre de 1870 qui n’est pas loin) font sur nous. C’est un roman fort et puissant. Un roman à ne pas manquer, d’une grande originalité autant que d’un grand académisme. Cette alliance en faisant tout le charme.

1909, la fabrication des chiens, Agnès Michaux, Belfond.

Tous les livres du vendredi d’Ernest sont là.

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