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Pour solde de tout conte

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Comme en 2018 avec “leurs enfants après eux” de Nicolas Mathieu qu’Ernest avait pressenti prix Goncourt dès le mois d’août, comme en 2020 avec “l’Anomalie” d’Hervé Le Tellier dont Thomas Hervé avait fait son favori, en août également, comme en 2021 où Carole Zalberg avait pressenti la vague Mohamed Mbougar Sarr, cette année dès le mois de septembre Ernest vous parlait du magnifique roman de Brigitte Giraud, “Vivre Vite”, couronné du prix Goncourt 2022, en ce jeudi 3 novembre.

Cette semaine Carole Zalberg nous parle d’un livre poignant et nécessaire. Le livre de Brigitte Giraud.

 

Elle aurait dû accueillir un nouveau temps de vie, celui du déploiement familial, de l’installation par foi en un futur commun. Elle était idéale : juste assez isolée pour qu’on n’ait pas à se demander si la musique était trop forte, en zone verte donc vouée à demeurer cet îlot planté d’arbres à la lisière de la ville. Vingt ans après son acquisition, Brigitte Giraud vend la maison où Claude, son mari, n’aura finalement pas vécu.
« Vivre vite » s’écrit à cet instant de clôture où l’autrice s’apprête à cesser d’entretenir non pas le souvenir mais une sorte d’avenir alternatif, celui promis avant l’accident de moto dans lequel Claude a perdu la vie. Il est une collecte entêtée, presque obsessionnelle, qui tient autant du rituel un peu sorcier (en repassant par le chemin précis, peut-être pourra-t-on le défaire) que du conte dit et redit à soi-même pour ne pas oublier. Il nous rappelle que nos morts nous accompagnent, nous transforment, diffusent quelque chose qui est l’absence mais absolument pas le vide.
C’est un récit intime bâti autour d’une déchirure, où les  marqueurs d’une génération, la musique notamment, sont essentiels, ont le pouvoir de nous inclure dans le cercle du drame et de la réparation.
Nécessaire et poignant.

 

Tous les livres sur les genoux de Carole sont là

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