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Rome ville ouverte

Difulvio Ernest Mag Mammaroma

Manfredi, Pina, Don Pietro, Francesco. Ces personnages sont dans la mémoire de tous les cinéphiles. Ce curé, ce chef communiste, cette femme d’un courage fou, et ce résistant de base sont les protagonistes magnifiques du film de Roberto Rosselini “Rome Ville ouverte”. Ces romains résistants sont remplis d’idéal, ils luttent pour défendre une idée qui les dépasse : la liberté et la République italienne. Dans le kaléidoscope des personnages importants de nos imaginaires, aux côté de Manfredi, Pina et Don Pietro, il faudra désormais ajouter Marta, Nella, Melo et Pietro. Ce sont les héros du nouveau roman magistral de Luca Di Fulvio (dont nous avons été parmi les premiers en France à vous dire du bien). Nous sommes à Rome en 1870, l’année où l’Italie est née. Dans cette ville-monde encore occupée par les troupes françaises, où s’affrontent monarchistes et républicains, les personnages se croisent, se perdent et se retrouvent. L’histoire réelle se mêle au génie de la narration de Di Fulvio. Tambour battant, le roman suit l’avènement de la République italienne et campe des personnages hauts en couleurs à qui l’on s’attache volontiers.

De la grande littérature populaire

Comme toujours avec Luca Di Fulvio, la narration est intense, vibrionnante, pleine de rebondissements. Ce livre parle des idéaux, des photographie, d’amour, des gens de peu et tout simplement de l’humanité toute entière. Di Fulvio a cet art de la littérature populaire qui mêle intelligence, efficacité et beauté. “Mamma Roma” est un roman total qui emporte le lecteur dans le tourbillon d’événements historiques cruciaux : comment faire émerger la République italienne sans heurts et sans en trahir l’idéal ? Comment allier savoir faire des anciens et des modernes ? Avec ce livre qui se passe en 1870, Di Fulvio nous parle d’hier, mais aussi d’aujourd’hui et de demain. Ce qui nous lie. Ce qui nous sépare. Les chemins que l’on prend. Ceux qu’on laisse de côté. Dans cette fresque romanesque, on pleure, on rit, et on s’instruit. Luca Di Fulvio est décidément un écrivain qu’il faut lire !

Mamma Roma, Luca Di Fulvio, Slatkine Editions, 23 euros

Tous les livres du vendredi sont là.

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