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Paroles d’ex

VallsPhilippe

Cette semaine, Frédéric Potier a lu les deux livres de deux anciens Premiers ministres, Manuel Valls et Édouard Philippe. Deux livres où il est question de l’exercice du pouvoir, mais aussi du lien profond entre pouvoir et littérature. Valls Philippe, deux ex pour un futur ?

Le hasard du calendrier littéraire fait que deux anciens locataires de l’hôtel Matignon sortent presque simultanément un essai en librairie. Par honnêteté et transparence, je m’impose d’emblée d’avertir nos amis lecteurs que j’ai servi l’un comme conseiller entre 2014 et 2016, et que j’ai travaillé pour l’autre comme délégué interministériel de 2017 à 2021. Difficile pour moi, donc, de ne pas chroniquer ces deux essais qui ont par ailleurs fait l’objet d’une large médiatisation.

Deux anciens premiers ministres, donc, mais surtout deux personnalités très différentes. L’un, Manuel Valls, a voulu dans le prolongement de Georges Clemenceau et Michel Rocard, incarner une gauche républicaine, sécuritaire et modernisatrice. L’autre, Édouard Philippe, normand, gaulliste, modéré, maire du Havre, fidèle d’Alain Juppé a été appelé par un Président de la République qu’il connaissait peu pour traduire en actes un « en même temps » victorieux, mais somme toute assez théorique en mai 2017. L’un est réputé cassant et sanguin, l’autre est connu pour son humour et son flegme britannique. L’un a démissionné du gouvernement pour finalement échouer aux primaires de 2016 plombé par un bilan qui n’était pas complètement le sien, l’autre a été débarqué pour être devenu probablement un peu trop populaire et indépendant. Bref, deux salles, deux ambiances. Et deux livres donc.

La France comme idée et comme culture