S’il y avait encore besoin d’une preuve que Jean-Philippe Blondel était un grand écrivain, un grand conteur et un passionnant raconteur d’histoires, la voici : “Un si petit monde” qui vient de paraître chez Buchet-Chastel. Dans ce livre, Blondel raconte la suite de l’histoire qu’il a démarré dans “La Grande Escapade” (nous vous en parlions ici). Les Coudrier, les Goubert, les Lorrain et les Ferrant sont de retour. (Si vous n’avez pas lu, le premier tome, il vient de sortir en Folio, mais malgré cela vous pourrez comprendre le nouveau en en perdant quelques subtilités). L’histoire de ces familles qui tâtonnent, qui hésitent, qui s’aiment et qui se quittent, aussi. L’histoire de ces gens qui sont toi, moi, vous. L’histoire de ces humains, trop humains que Blondel peint – une nouvelle fois – avec tendresse, humour, finesse et son style inimitable d’impressionniste des sentiments humains.
Humain, fin, et doux
Dans “Un si petit monde”, comme dans “la Grande escapade”, il y a en toile de fond les soubresauts de la grande histoire qui viennent percuter les vies et les trajectoires des personnages. Nous sommes en 1989. Le SIDA est là. Le Mur de Berlin s’effondre. Les uns pensent que la fin de l’histoire est advenue. Les autres en tirent profit. Tous se découvrent ou se redécouvrent dans le chemin initiatique qu’est la vie. Blondel s’amuse et se délecte des petites faiblesses et des grandes qualités de ses personnages. Il les regarde avec une humanité puissante. De celle qui fait entrer en empathie avec l’autre. De celle qui ne juge pas. De celle qui habite tous les mots de l’auteur. Le lecteur est pris dans une sorte de cercle. Celui du monde ? Le petit ? Le grand ? Il a le tournis devant cette expérience sensible de tous les caractères humains qui sont là, devant lui, et avec lesquels Blondel prend un malin plaisir à jouer. Comme toujours dans les livres de Blondel, on a pas envie que tout cela se termine. On a pas envie de quitter ces humains qui nous ressemblent et qui, aussi, nous inspirent. Il le faut pourtant. A regret. Bonne nouvelle : un troisième livre autour de ces personnages qui auront, encore vieillis, et qui seront les contemporains de notre actualité est prévu. On attendra avec patience le retour de cet auteur si fin, si humain, qui sait si bien nous raconter. A bientôt, Jean-Philippe Blondel. Chanceux et chanceuses lectrices qui n’ont jamais lu un mot de tous ses romans.
“Un si petit monde”, Jean-Philippe Blondel, Buchet-Chastel, 18 euros
Et “La grande escapade”, Folio.
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