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Pour un couvre-feu sensuel

Mia Harvey SBf1gahpDxo Unsplash

Virginie Bégaudeau est de retour pour réchauffer votre couvre-feu. Elle a sélectionné pour vous le meilleur de la littérature érotique. Vous allez aimer rester chez vous !

SixellaSixella - Janevsky

La science-fiction est pétrie de fantasmes. La science-fiction érotique les fait exploser. Alors me plonger dans Sixella restait sans surprise tant l’exhortation était déjà là bien avant de parcourir les premières pages. J’adore la science-fiction et le fait qu’elle soit pornographique permet de polir les clichés qu’elle véhicule. En partie, tout du moins. Car Janevsky ne s’en prive pas.

Onirique et envoûtant

Sixella, l’exploratrice sensuelle, se réveille sur une planète inconnue, secourue par Iris, un robot anthropomorphe. Le décor est posé et les sens en éveil. Je sais à quoi m’attendre, et la sexualité robotisée est une envie décuplée par beaucoup d’entre nous. Les sex-toys et les poupées sexuelles, entre autres, en sont l’illustration. Mais un robot doté de toutes les fonctionnalités humaines, je suis prête à me laisser séduire. Plus si affinités, évidemment. Etrangement, Iris n’a pas les traits humains au point où il peut être confondu. Au contraire, seule son allure et ses attributs lui confèrent l’illusion d’homme. Le décalage est délicieux. Uniforme enfilé, je deviens Sixella et me retrouve seule avec Iris qui m’emmène à la conquête d’un nouveau monde peuplé de tentacules et de lianes aphrodisiaques. Parfois, je me dis que c’est trop, que l’imagination débordante arrêtera mon excitation. Mais en fait, non, jamais. Entre les secret d’une nature étonnante, la tension sulfureuse des protagonistes, je suis comblée. Aux portes de l’orgasme. J’ai besoin de m’enfoncer dans cette aventure pour poursuivre mon exploration aussi intime que spatiale. Je veux défier la technologie, je veux qu’elle me donne, m’offre surtout, toutes ses programmations luxurieuses et me fasse jouir. Une jouissance plus forte qu’avec un corps humain, une jouissance qui dépasse, elle aussi, notre galaxie.
Un conte onirique qui m’a envoutée, librement inspiré de Gillon, à la plume délicate mais libidineuse.
Une grande réussite.