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Adèle Van Reeth : “La philo fait la peau au mythe de l’identité personnelle”

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Adèle Van Reeth est philosophe, anime les chemins de la philosophie sur France Culture et D’art d’art sur France Télévisions. Elle vient de publier “La vie ordinaire” chez Gallimard. Récit passionnant d’une enquête autour du mot “ordinaire”. Rencontre passionnante avec une philosophe qui sait dire “je ne sais pas”, se mettre à hauteur de ses lecteurs et lectrices et qui adore poser des questions.

CouvAVR Vie OrdinaireC’est dans les jardins chatoyants du mythique hôtel particulier des éditions Gallimard (son éditeur) dans le 7ème arrondissement de Paris que nous rencontrons Adèle Van Reeth. Ce jour-là,  vêtue d’une robe estivale, Adèle Van Reeth enchaîne les interviews et les émissions de télévision. Celle qui rend la philosophie accessible tous les jours sur France Culture et l’art délicieux avec D’art D’art sur France Télévisions vit un instant peu ordinaire de sa vie avec son livre paru donc chez Gallimard “La vie ordinaire”. Dans ce récit, Adèle Van Reeth s’interroge sur son dégoût de l’ordinaire, tente de le définir, et emmène lecteurs et lectrices dans une enquête drôle, érudite et archéologique à la façon d’Indiana Jones, sur ce qui constitue chacun de nous : l’ordinaire. La philosophe réussit le tour de force de passer de Foucault à Emerson tout en restant très accessible et surtout en se servant de son expérience personnelle et intime pour rythmer la réflexion. Au final, son livre est une ode à l’intranquillité qui, si elle nous dérange, est aussi un outil de la mise en mouvement de chacun de nous. Vers le mieux. Vers l’amélioration. Vers l’autre, aussi. Rencontre autour de l’ordinaire avec une philosophe peu ordinaire, Socrate du 21ème siècle, qui sait dire “je ne sais pas”.

Photos Patrice Normand

Quand vous vous rendez compte que l’ordinaire vous pose problème, vous décidez de partir dans une sorte d’enquête journalistique sur ce qu’est l’ordinaire et pourquoi il vous dérange. C’est bien cela le déclencheur, la gêne ?

Oui c’est le point de départ, et le terme d’enquête est très bien choisi. Plus encore qu’une enquête journalistique, pour moi c’est presque une démarche de détective. J’ai essayé de construire avec la narratrice du livre cette recherche. Avec les outils appropriés, je tente de savoir quel est ce problème, de quelle nature il est exactement, où est-ce qu’il se trouve, comment il se manifeste et j’essaye de voir s’il existe une solution au problème que pose cette notion d’ordinaire. Le livre est un mouvement qui vient regarder de très près cette question. Il est en même temps le mouvement inverse qui, en prenant du recul et en élargissant le champ de vision, permet de mieux saisir que ce n’est pas en regardant de près que l’on trouve quoi que ce soit. J’ai tenté de créer une épopée qui échoue un peu.

Adele Van Reeth Ernest 06Le but du livre est-il vraiment de répondre à l’interrogation initiale ou plutôt de tendre vos questions aux lecteurs ? Au fond, vous n’apportez pas vraiment de réponses sur le point de départ qui était de savoir pourquoi la vie ordinaire vous dérange…

C’est exactement ça. Je ne prétends pas apporter des réponses. J’irai même plus loin : si j’avais des réponses, je n’aurais pas écrit ce livre. Peut-être que je n’avais pas envie de trouver de réponse et que je m’arrange même pour ne pas trouver car cela me fait écrire. Ce qui est intéressant, c’est le chemin, la quête et cette volonté de poser cette question à tout le monde. C’est aussi pour cela que j’ai dit “je”. Car je cherchais la forme qui me permettrait de parler au plus de monde possible. J’ai vite écarté l’idée de l’essai qui nécessite une approche cathédrale. Je ne voulais pas faire cela. Ce n’est pas mon approche de la philo. C’est quand je me suis rendu compte que c’est en racontant des choses intimes et en disant « je » que je pourrais toucher un plus grand nombre de lecteurs que le flot de l’écriture a commencé.

C’est dans ce jeu de miroirs entre vous et les lecteurs que vous avez placé votre quête et c’est à ce moment-là, qu’elle devient intéressante ?

Oui car je pense que c’est quand on est le plus intime que l’on est le plus universel. Ce livre en est la démonstration flagrante. Ce n’était pas une position de principe au départ. C’est l’écriture qui me révèle cela. C’est en me battant avec le texte que je me rends compte que je dois l’incarner. L’un des propos du livre est de rassembler la philosophie et la vie ordinaire. Pour voir si elles peuvent s’entendre et se parler.

Pourquoi n’acceptons-nous pas les choses telles qu’elles sont ?

Dans la gêne que vous avez avec la vie ordinaire n’y a-t-il pas une peur du vide ?Adele Van Reeth Ernest 03

Je ne suis pas certaine que l’ordinaire et le vide soient synonymes. Au contraire même, car dans les moments où l’ordinaire est vécu comme insupportable, c’est parce qu’il y a quelque chose de trop plein. L’ordinaire c’est l’insolence du réel quand il n’y a plus de couches pour le recouvrir. Peut-être aurions-nous préféré qu’il soit vide, mais en fait, ce que l’on voit c’est ce qui est que l’on peut appeler le réel. Ce qui est là devant nous, de manière très nue. Et il y a quelque chose d’insupportable à voir que les choses sont et que l’on ne pourra pas les changer, quelque soit notre volonté. L’ordinaire c’est le fond sur lequel on bute une fois que l’on a tout enlevé. Ce n’est pas du vide, l’ordinaire et le réel sont finalement peut-être synonymes. Pour être plus précise, je dirais que l’ordinaire est une modalité d’apparition du réel.  Je ne reprends pas votre idée du vide. Au contraire, pour moi c’est une sensation d’excès qui surgit. Je m’y sens oppressée, pas dans une peur de tomber. L’ordinaire n’est pas une chose, un lieu, un endroit, c’est un rapport au monde. Il surgit donc dans les moments où l’on vit le réel dans ce qu’il a d’indépassable. Pourquoi ai-je du mal à accepter à ce que les choses soient ?

“L’ordinaire c’est l’insolence du réel”

Pourquoi justement avons-nous tous du mal à accepter que les choses soient ? Pourquoi sommes-nous si intranquilles ?

Tout le monde n’y est pas confronté de la même manière. Plein de gens ne voient pas du tout de quoi je parle quand j’évoque cette intranquillité. Il y a des gens en paix avec les choses telles qu’elles sont.

D’où vient l’intranquillité et cette capacité de ne pas accepter que les choses soient ?

Adele Van Reeth Ernest 12Je ne sais pas. Vraiment. C’est aussi le sens du livre. En fait, le pourquoi est une perte de temps. Cela ne m’intéresse pas trop de savoir d’où vient cette intranquillité, puisque ce qui me plaît c’est ce qu’elle provoque chez moi, qu’elle me fait écrire etc…

D’ailleurs, on définit souvent l’attitude philosophique comme un pourquoi. Je réfute cette approche. Je suis dans la démarche du « qu’est-ce que » : « qu’est-ce que c’est que cela » ? C’est le réel qui m’intéresse, pas son origine. Qu’est-ce que l’ordinaire etc… C’est cela le sens de mon questionnement.

Pour revenir à la question sur l’origine de l’intranquillité, je ne sais pas. Pourquoi des êtres sont-ils en harmonie avec le monde et d’autres se sentent-ils toujours un peu à côté ? Ces deux faces nous habitent tous.

Je parle du bruit du frigo ou de l’odeur de l’herbe coupée. Pourquoi ces choses immuables me posent-elles problème ? Peut-être parce que cela me renvoie à ma finitude. C’est une possibilité.

Une autre est le fait que je me vive comme quelqu’un qui est dans le mouvement, la création, l’amélioration permanente, avec un rapport joyeux à l’existence, tout cela pour entendre le même bruit du lave-vaisselle ou du frigo depuis que l’on a un an. Tout ça pour ça en somme. Cet ordinaire nous renvoie aussi à notre propre stagnation malgré notre agitation à progresser. C’est peut-être cela qui est insupportable.

“Nos vies ont toutes une dimension ordinaire”

J’ai l’impression qu’il y a aussi dans ce livre, une idée de se confronter à la finitude. Certains philosophes soulignent qu’il faut « apprendre à mourir pour apprendre à vivre»…Qu’en pensez-vous ?

Je ne crois pas du tout à cette sagesse. Beaucoup de livres tentent de démontrer cette absurdité de la peur de la mort. Cela ne fonctionne pas du tout sur moi. Je ne pense pas du tout que l’on puisse acquérir une sagesse de l’acceptation de la mort. Je n’accepte pas de mourir. En revanche, je sais que j’aime la vie parce qu’elle ne va pas durer. Cela j’en ai bien conscience. C’est d’ailleurs ce qui me la rend désirable, jouissive, c’est ce qui me fait écrire. Je sais que la vie ne durera pas mais je ne suis absolument pas sereine avec l’idée de la mort.

Ce livre est-il un moyen de s’y confronter…

Peut-être. Et c’est sûrement dans la vie ordinaire que l’on mesure le plus notre finitude.

La vie ordinaire que vous décrivez, n’est-ce pas une vie qui manque de relief et d’aventures ?

Il n’y a pas une vie plus ordinaire qu’une autre. Ce n’est pas un adjectif qui s’applique à certaines vies et pas à d’autres. Il n’y a pas une manière ordinaire de vivre sa vie. Nos vies ont toutes une dimension ordinaire quelles qu’elles soient. Absence d’aventure ? Je ne crois pas. La vie ordinaire ce n’est pas le plan-plan. L’ordinaire est derrière le quotidien. Le quotidien est une surface de l’ordinaire pour le domestiquer. C’est la pieuvre derrière les barreaux du quotidien.

“La vie ordinaire ne peut pas être le seul but de l’existence. Nous l’avons vu avec le confinement. Elle doit servir un horizon et un but plus grand”

Si on part du postulat que l’ordinaire et le réel peuvent être synonymes… Ce qui vous agace ne vient-il pas du fait que la vie nous remet toujours le nez dans le réel ?

Adele Van Reeth Ernest 02L’ordinaire est une partie du réel. Il y a d’autres manières de buter contre le réel. L’ordinaire nous ramène toujours à ce que l’on est. Cela peut être vécu comme une réduction. Au fond le problème avec la vie ordinaire, ce n’est pas la vie ordinaire elle-même c’est quand cela devient l’unique but de l’existence.

C’est quand il n’y a pas d’autres horizons. On en a tous fait l’expérience durant le confinement. On peut être très heureux de cuisiner, de passer plein de temps avec ses enfants, avoir du temps pour soi etc…Cela peut aussi vite nous rendre fous. Quand il n’y a pas de perspectives, c’est difficile. Le problème c’est de tenir la vie ordinaire, la vie quotidienne et la vie domestique comme étant la fin ultime. Rien n’est plus important d’avoir une vie bien réglée, cela m’est insupportable. Une vie réglée doit servir quelque chose, un but et un horizon plus grand.

Y a-t-il un lien entre l’ordinaire et le rien ?

Je ne crois pas du tout. Je les opposerais complètement. Le rien n’existe pas, je crois. Le réel, en revanche est bien plein. Il est tout. C’est la pierre contre laquelle on bute à la fin.

C’est la pierre qu’il il faut l’accepter de toutes les manières…

Je ne sais pas s’il « faut ». En tout cas elle est là. Elle se rappelle bien à nous quand on l’oublie.

Il faut la travailler…

Il ne « faut » pas. Pardon, je tique un peu sur ce mot de « Il faut ». Je ne supporte pas cette injonction et cette norme. Je mets un point d’honneur à ne pas écrire avec cette rhétorique-là. Évitons-les « Il faut ».

Vous avez choisi d’incarner la narratrice du livre avec des développements très personnels sur le fait de devenir mère, mais aussi sur la relation à l’être aimé etc…Le tout sans être impudique. Comment avez-vous situé la frontière entre la pudeur et dévoilement de choses intimes ?

On n’est jamais impudique quand on est sincère. Je ne me souviens plus qui disait cela, mais je trouve cette assertion profondément juste. Je suis contente que l’on puisse dire que cela n’est pas impudique car j’écris des choses très personnelles et organiques. Après je crois que la clé vient peut-être du fait que les expériences personnelles que je raconte ne sont pas là juste pour être montrées. Elles viennent, au contraire, servir une réflexion plus large qui est celle du livre. Le but n’est pas l’exhibition. Je suis surprise moi-même de ce que j’ai écrit. C’est le seul moyen que j’ai trouvé pour servir ma réflexion sur ma gêne de l’ordinaire.

“J’ai une conception très horizontale de tous les êtres humains”

C’est un livre de philo qui se lit comme un roman ou un récit de vie.Adele Van Reeth Ernest 08  Vous parvenez à vous mettre à la hauteur de chacun. Comment définiriez-vous la philosophie ?

Quand j’écris ou que je prépare une émission de radio, je ne me considère jamais ailleurs qu’au même niveau que le lecteur ou l’auditeur. J’ai une conception très horizontale de tous les êtres humains. Je ne me suis jamais considérée au-dessus ou en-dessous de quiconque et j’ai du mal à imaginer que cela n’aille pas de soi.

Cela m’a permis de faire mon métier car je suis très peu impressionnable. Je me considère exactement comme mes auditeurs et mes lecteurs. Je suis une espèce de transmetteur. Est-ce cela la philosophie ? Cela peut être l’une de ses définitions. C’est en tout état de cause ma façon de la pratiquer.

Je crois que c’est aussi un goût certain pour formuler des questions. J’ai un rapport très intime à la philosophie et très méfiant vis-à-vis de tout ce qui peut apparaître comme une recette du bonheur.

Comment regardez-vous justement cette lame de fond sociétale autour du développement personnel et de cette philosophie des bonnes recettes ?

Ce que je sais c’est que la philo est le meilleur antidote contre cela. La philosophie ce n’est pas l’art d’apporter des réponses et /ou des recettes, c’est vraiment l’endroit où l’on comprend que les interrogations les plus cruciales et les plus intéressantes n’auront pas de réponse. La philosophie est un exercice compliqué qui demande beaucoup de travail. L’inverse, donc, de la recette et du développement personnel. Surtout, en philosophie, l’identité importe peu. Je ne crois pas du tout à l’identité personnelle, je crois que l’on est vraiment mobiles, mouvants…

…Multiples ?

Évidemment. On est complètement multiples ! La philosophie fait la peau au mythe de l’identité personnelle. Cela fait du bien de se rendre compte que l’on n’est pas obligé de rentrer dans une case. Je n’aime pas les cases et les catégories qui devraient nous définir. On est homme, on est femme. Ok, très bien. Mais une fois que l’on a dit cela, on n’a rien dit. L’essentiel n’est pas là. Le genre, la nationalité, l’âge ne sont pas des choses intéressantes pour nous définir, ni pour entrer en relation avec l’autre. Est-ce cela la philosophie ? Je ne sais pas. Disons que l’expérience de pensée que la philosophie induit amène à se détacher de ces contingences-là.

Adele Van Reeth Ernest 09Est-ce une forme d’existentialisme que vous défendez ?

En partie oui, au sens où l’on est le produit de ses actes plutôt que des déterminismes de son identité. En revanche, à l’inverse de Sartre, je ne vis pas la liberté de manière aussi pesante que lui. Je n’ai pas ce problème-là. Ensuite, je crois qu’il est intéressant de regarder les individus, aussi, de par les expériences qu’ils ont vécues.

Ce n’est pas une question de coller des étiquettes, mais je sais aussi qu’aujourd’hui, je suis faite de tout ce que j’ai vécu, de là d’où je viens, de ce que l’on m’a transmis, des expériences que j’ai faites. Je trouve cela très émouvant.

J’ai peut-être une conception beaucoup plus esthétique de ce que l’on appelle l’existentialisme. Mais le mot ne me satisfait pas complètement. L’existentialisme empêche presque la stabilisation d’une identité à un instant T. Identité qui serait mobile. Je vois cela de manière esthétique, en couleurs, avec des vibrations, je sens et ressens les gens comme cela.

Il y a aussi dans le livre une réflexion sur le féminin…La narratrice s’interroge sur le bien-être qu’elle ressent à être enceinte et se dit « des années de combats féministes pour en arriver là » …

Ce sont les injonctions contradictoires qui pèsent sur les femmes. J’ai découvert en écrivant que j’étais une femme, je le suis devenue (rires). Plus sérieusement, je suis réticente par rapport au contenu que l’on donne aux mots. Une fois que l’on a dit « femme », on ne dit rien. Je pense qu’il y a beaucoup de féminin dans le livre. Il n’y a aucun doute sur le fait que je sois une femme, je suis très heureuse de cela, et j’ai la chance de ne pas avoir eu de problèmes avec ça, en revanche je suis incapable de dire ce qu’est une femme.

“La mélancolie est une lucidité”

Quelle place la littérature tient-elle dans votre vie ? Quelle discussion avez-vous avec elle ?

J’aime le mot de discussion avec la littérature. Je lis plus de littérature que de philosophie d’ailleurs. J’ai toujours beaucoup lu. Petite, je n’avais pas la télé, et il y avait beaucoup de livres à la maison. Pas des beaux livres, des poches etc… du coup j’ai un rapport très désacralisé aux livres. J’écris sur les livres, je les offre, je les donne, je les corne, j’adore faire vivre l’objet qu’est le livre. Je suis constituée de toutes les histoires que j’ai lues et aimées. La littérature et la philosophie ne s’opposent pas. Un bon roman pose des questions philosophiques majeures.

Quels sont les auteurs qui vous parlent particulièrement ?

J’adore Oblomov. J’adore la littérature russe en général.

Qu’est-ce que vous aimez dans la littérature russe ?  Adele Van Reeth Ernest 05

J’aime leur mélancolie, leur lucidité et leur humour. Ils sont toujours au bord du bord de la vie. Dans un équilibre instable. Ils vont tomber, mais avant de tomber, ils boivent un peu de vodka, j’adore cela. Tolstoï, Dostoïevski.

Vous aimez quoi dans la mélancolie ?

Pour moi, c’est une lucidité. Je ne sais pas pourquoi je ne suis pas plus mélancolique. Je suis assez joyeuse. A constat égal de l’absurdité de l’existence, nous ne sommes pas égaux, certains basculent du côté de Franz Kafka, et d’autres du côté de Woody Allen. J’étais plus mélancolique quand j’étais jeune, et au fond la vie m’a rendue joyeuse. C’est fou de dire cela, non ?

Et la vie ordinaire vous a-t-elle rendue joyeuse ?

C’est possible, en fait ! Je ne suis pas si fâchée que cela avec la vie ordinaire finalement !

Adèle Van Reeth, “La vie ordinaire”, Gallimard, 16 euros.

Tous les entretiens d’Ernest sont là.

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