Alors comme ça, comme l'échec avant-elle, la bêtise aurait des vertus ? C'est la question (bête) que l'on s'est posée quand on a reçu le dernier essai (vivifiant) de Paul Vacca "Les vertus de la bêtise", éditions de l'Observatoire. Et puis, on a compris que mieux valait être (un peu) bête qu'artificiellement intelligent. Rencontre passionnante avec l'essayiste le plus bête (pour notre plus grand plaisir) de sa génération.
Autant le dire, au démarrage, la lecture de ce livre vivifiant de Paul Vacca « Les vertus de la bêtise » nous a laissé perplexe. Profondément perplexe. Bien nous en a pris, on a persévéré. Se surprenant à être dérangé par le propos. Dérangé dans le sens positif du terme, c’est-à-dire bousculé, interpellé, soufflé et même bluffé par la façon dont tel un chirurgien aux gestes d’une précision rare, Paul Vacca nous invite à réfléchir joyeusement à la question de la bêtise. Mieux, dans ce livre enlevé et passionnant, Vacca nous tend un miroir : celui de ns faiblesses et de nos failles. Dire « il est bête », c’est aussi parfois ne pas chercher à comprendre l’autre. Mieux encore, à travers ce titre provoquant « Les vertus de le bêtise », Vacca questionne notre quête individuelle et collective du « smart world » où tout doit être « intelligent » et où plus aucun effort n’est nécessaire et où aucune question hors des clous façon Columbo n’est tolérée. Évidemment, les « vertus de la bêtise » sont une façon de nous inviter à trouver un équilibre entre notre intelligence rationnelle et notre intelligence émotionnelle, mais ce livre dynamique, écrit comme un roman à suspense, est aussi LE pied de nez parfait à notre monde où l’on considère que l’intelligence peut être normée (le culte du QI) et même artificielle. Au moment de refermer cet essai qui nous a au départ dérangé, on obtient une belle révélation lumineuse : la bêtise au sens de surgissement de l’inattendu, d’acceptation de la différence, et d’acceptation des faiblesses et des failles est l’un de nos plus beaux atouts. « Ce que l’on ne peut atteindre en marchant, il faut l’atteindre en boitant », rappelait oncle Sigmund. Sa façon à lui de dire, comme Paul Vacca, que « la bêtise est un humanisme ».
Nous sommes, du coup, allés poser trois questions bêtes à Paul Vacca, dans la brasserie le Terminus Nord, alors qu’il était de passage à Paris avant de repartir pour Bruxelles.
Faut-il vraiment défendre la bêtise dans un monde où Donald Trump est au pouvoir ?
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