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Livres en grève

Ernest-greve

Chez Ernest, on pense que la vérité est souvent contenue dans les romans et que l'expérience sensible du romancier et de la lecture sont toujours de bons outils pour comprendre le monde. Dans les romans, il est parfois question de grève et de mouvements sociaux.

Difficile de dire aujourd’hui si le jeudi 5 décembre 2019 restera comme une date historique du mouvement social et des grèves en général. Quoiqu’il en soit, ce jour sera, peut-être, demain source d’inspiration pour les romanciers qui souhaiteront faire surgir l’Histoire dans les histoires de leurs personnages. « Grever c’est rêver gravement », disait l’un des slogans du 5 décembre. Ici, chez Ernest, on pourrait dire que « lire c’est rêver gravement ». De fait, la grève, le mouvement social, la lutte a été source d’inspiration tout au long de l’histoire littéraire. Petit passage en revue.

Ernest Mag VivantsmortsL’auteur actuel qui s’inspire le plus de ce que sous-tend un mouvement social pour en faire des romans. C’est évidemment Gérard Mordillat. Nous l’avions rencontré pour son dernier roman. Il nous confiait d'ailleurs avoir l'ambition d'écrire "une divine comédie sociale". L’entretien est là.

Mordillat est une sorte de Robert Guédiguian de la littérature. Il prend le monde et l’actualité pour imaginer des histoires et faire de cette actualité une toile de fond. De Mordillat, tout vaut le coup. C’est un peintre impressionniste de nos interrogations sociales profondes. « Les Vivants et les morts » est ce roman qui raconte notamment l’amour au travers des soubresauts de l’histoire sociale contemporaine. Rudi et Dallas, amoureux, mais victimes et acteurs d’un immense mouvement social suite à une réduction d’effectifs dans une usine plastique. Sublime. Interpellant. Actuel. Fort.