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Nadine Monfils « J’écris ce que me disent mes personnages »

Nadine Monfils

Nadine Monfils est une autrice atypique. De celles que l'on découvre par hasard et que l'on ne quitte plus ensuite. Rencontre avec une flingueuse poétique.

Couv NB Crimes

Flingueuse. Nadine Monfils n'a pas sa langue dans sa poche. Ni sa plume d'ailleurs. Comme son personnage de roman, Mémé Cornemuse (Les vacances d’un serial killer vendu à plus de 250 000 exemplaires à ce jour), elle dézingue. Pas avec un flingue mais avec ses mots qui touchent et font rire le lecteur. Libre et rebelle, elle a son franc-parler et c’est tant mieux ! Son nouveau roman « Crimes dans les Marolles » aux éditions French Pulp Editions vaut vraiment le détour. Alors pour sortir des sentiers battus, lisez ce policier bien ficelé avec beaucoup de suspens. Elle nous en parle dans cette interview sans fard, vrai et C’est si bon.

 

Ce roman « Crimes dans les Marolles » est librement inspiré d’un fait divers dans les Marolles en 2007, un quartier populaire de Bruxelles.  Le fils Léo Straum a été condamné à 26 ans de prison pour avoir décimé sa famille : une boucherie, cents coups de couteau à ses parents et à sa sœur de 21 ans. Il s’est réveillé sur le lieu du meurtre, l’entrepôt de ses parents, situé dans le quartier des Marolles, avec aucun souvenir. Problème : son ADN est un peu partout sur la scène de crime. Pour sa petite amie, Alexia et sa grand-mère, Léo est incapable de faire de mal à une mouche. Alexia fait alors appel à Nestor Burma pour innocenter son amoureux. Pour Nestor, il ne faut pas se fier aux apparences, l’homme est à la fois ange et diable. Il va enquêter, aidé par son comparse Mansour.

Comment avez-vous construit votre récit ? Etiez-vous une inconditionnelle des livres de Léo Mallet ?

Non, pas vraiment. Je suis plutôt une inconditionnelle de Frédéric Dard et Simenon. Mais Burma me ressemble dans sa façon de voir les choses. C’est un être libre et rebelle. C’est pour cette raison que j’ai accepté, pour la première fois, d’écrire à partir d’un personnage qui ne sort pas de mon imagination.

Vous avez gardé l’esprit de Léo Mallet qui a créé le personnage de Nestor Burma, détective privé. On retrouve sa singularité notamment à travers les divers jeux de mots qui font rire le lecteur: « Les cons c’est comme les microbes. Faut pas s’en approcher sinon t’es contaminé ». En tant que lecteur, on a l’impression que les mots sont venus naturellement...

Oui, j’écoute mes personnages et j’écris ce qu’ils me disent. Bref, j’entends des voix et je ne me soigne pas.