Un livre peut changer la vie des gens. Nous en étions, comme vous, convaincus. Grâce à James Rebanks, nous en avons une preuve supplémentaire. Dans son récit sensible “Une vie de Berger”, James Rebanks raconte son parcours, sa vie, sa relation aux animaux, mais aussi son rapport aux livres. Pour Rebanks, les livres sont essentiels à la vie. Il avait donc toute sa place sur Ernest. Rencontre Skype avec le berger qui lisait. Quand on vous dit que tout le monde peut parler de livres.
« Je suis un obsédé de livres. Quelqu’un qui a foi dans l’écrit. Soudain ma chambre s’est remplie de dizaines de livres. Vous pouvez avoir une idée de la quantité de livres que j’ingurgitais d’après la fréquence à laquelle notre ami George le menuisier venait chez nous pour installer de nouvelles étagères ». Ces mots sont signés James Rebanks. Il écrit aussi : « Dans notre pub, il y avait de part et d’autre de la cheminée où s’alignaient des que personne ne lisait, une sorte de papier peint décoratif. Il m’avait d’en prendre un qui avait attiré mon regard. Discrètement, je demandais au patron si je pouvais l’emprunter et je le fourrais dans ma poche sans qu’on me voie. Ce n’était pas « cool » d’aimer les livres ».
“Dans mon milieu, c’était pas cool d’aimer les livres”

Sur le twitter de James, des livres…
James Rebanks est berger. James Rebanks est écrivain. Et James Rebanks est aussi un twittos suivi par 96 900 followers . Il vient de publier chez Zlatkine éditions, « Une vie de berger ». C’est le récit d’un homme libre. Pétri de culture et d’histoire. D’un homme qui a cherché son chemin. Longtemps et qui l’a trouvé. Le récit d’un homme qui au-delà des conventions, au-delà des regards a décidé d’aller vers des études, en quittant la ferme familiale. Il avait même un rêve inavoué : « je me voyais secrètement comme le prochain Ernest Hemingway, et me disais que je pourrais peut-être devenir journaliste ».
Ce récit de James Rebanks publié par les excellentes éditions Zlatkine est un bijou d’humanité. Rebanks y raconte le complexe social du berger qui quitte son monde pour partir faire des études à Oxford. « Cela me faisait bizarre d’être à Oxford. Le sentiment de ne jamais vraiment être à ma place », écrit James. Mal à Oxford, mais aussi entre deux chaises, dans sa famille. « Un jour ma grand-mère m’a grondé en me reprochant mon oisiveté quand elle m’a surpris en train de lire. La lecture était considérée comme un signe de paresse au pire comme une activité dangereuse ».
“Un jour, j’ai décidé d’être moi : berger, lecteur et écrivain”

…des paysages et des animaux
Dans ce récit initiatique au sens premier du terme, en ce sens, qu’il est l’histoire des différentes étapes de James Rebanks pour
s’accepter lui même, mais aussi tout simplement, pour réussir à concilier ses deux passions : celle de la vie de berger et celle des livres. Chez James, il y a des livres partout. Son épouse, Helen, confie même à Ernest qu’il n’y a « plus assez de place pour tout ranger ». James, lui, détaille sa démarche : « elle n’était pas préméditée. Mais en créant mon compte Twitter, j’ai voulu montrer la beauté de mon métier avec les bêtes. J’en ai aussi profité pour parler de livres. Cela m’a semblé tout à fait naturel ».
Au final, ce livre est universel. Même si on aime ni les livres, ni la nature, ni les animaux, on y trouvera forcément quelque chose qui nous raccrochera à notre propre histoire et à nos chemins de vie. Ce livre est une ode d’amour à la vie et une invitation à tracer son chemin. Avec une phrase qui résume tout : « auparavant, il ne m’était pas venu à l’esprit que le fait d’être moi pouvait constituer un avantage considérable ». James Rebanks est désormais lui-même. Pour notre plus grand plaisir de lecteurs.